Ou « .. un peu comme une sueur collante sous une bonne douche »

Skogafoss Waterfall, Iceland
Mais j’avais résisté à la pulsion suicidaire.
La corde, je l’avais suspendue à un crochet, au mur.
Une pulsion suicidaire, c’est comme un tsunami. Si vous avez déjà résisté à une pulsion suicidaire, vous êtes un héros. Hum? Oui, je suis un héros. Pas d’mal à ça.
Si quelqu’un vous dit qu’en plus vous êtes peut-être en voie de devenir un shaman, hochez modestement de la tête. Il a pas tort. Mais on s’en fout. ( Et arrêtez d’en parler, passez à aut’ chose. Vous reprendrez la conversation dans trente ans. )
J’avais donc suspendu la corde au mur. Puis je m’étais fait du café. Du bon. En me disant: « Si j’veux savoir qu’est-ce qui s’serait passé si j’m’étais pas pendu, la seule façon c’est d’pas m’pendre..»
Faut arrêter de s’moquer de Jacques de La Palice : le type a peut-être sauvé d’autres vies.
En tout cas, la curiosité m’a sauvé.

Choisissez la jaune ..
Bref, je viens de résumer une histoire vraie en la réduisant à ses dimensions les plus simples.
Mais elle est authentique.
La corde est restée suspendue pendant des années au crochet du mur. Comme une sorte d’ornement.
Quand on venait chez moi, on trouvait ça morbide.
Moi, la corde, elle me faisait sourire. J’appelais ça un stimule-curiosité …
Non, la corde, je ne l’ai plus. Malheureusement. Je l’aimais bien. Son noeud coulant. La courbe destinée à envelopper l’cou. Son élégance discrète. Son sourire. Sa sveltesse.
Mais la curiosité est restée.
J’ai atteint 74 ans sans jamais trahir l’humour attaché à cette corde, son âme, ses courbes.
J’en ai gardé un bon souvenir. Très bon, même.
Elle me manque, évidemment, je l’aimais bien, mais on peut pas tout garder. Les choses, avec le temps, ça disparait. On sait ça. On sait pas toujours à quel moment, ni comment ça disparait, mais ça disparait. J’m’en ferai peut-être une autre. En souvenir.
La corde était jaune, une couleur stimulante pour l’intellect.
Certains disent même que le jaune, c’est la couleur de l’intelligence.
Si vous voulez vous pendre, je vous recommande chaudement la corde jaune. Ça fait réfléchir. Ça stimule la curiosité. La bonne humeur. Et vous allez probablement, j’vous l’souhaite, résister et changer d’idée. Par curiosité.
Faudrait quand même pas manquer Nibiru..
Si jamais ça se présente.
N’oubliez jamais une chose : En ne vous suicidant pas, vous éprouverez bientôt le délicieux et paisible sentiment d’avoir gagné énormément, d’avoir accédé à des secrets d’être, voire, dans certains cas, à des capacités nouvelles, étonnantes, parfois étranges, – ce sera votre secret.
Sans négliger cet autre sentiment, aussi, celui, très vraisemblablement fondé, de faire chier les ceucelles qui auraient voulu provoquer la chose et souhaité vous voir disparaître.
Chose certaine, – et c’est surtout ça qui importe, – les ceucelles en question fondront assez vite hors de vous, un peu comme une sueur collante sous une bonne douche.
© Copyright 2017 Hamilton-Lucas Sinclair (Loup Kibiloki, Jacques Renaud, Le Scribe), cliquer
Beaucoup de poèmes de Jacques Renaud ( Loup Kibiloki )
Loup Kibiloki ( Jacques Renaud ) : Plusieurs suites poétiques de Loup Kibiloki ( Jacques Renaud ) – Des poèmes à Shiva – Des histoires, des comptines, des contes. En prose ou en versets libres. Parfois bizarres, parfois pas.
Suites poétiques, Loup Kibiloki ( Jacques Renaud ) : Les Enchantements de Mémoire – Sentiers d’Étoiles – Rasez les Cités – Électrodes – Vénus et la Mélancolie – Le Cycle du Scorpion – Le Cycle du Bélier – La Nuit des temps – La Stupéfiante Mutation de sa Chrysalide
Un chic chat dans l’coma – Un ballon dans un cochon — Elle a trop bu de jus d’ tortue
Le miracle de l’écrivain dans l’donjon – Petit Matou (paroles pour chanson de plage et d’été, tendre, kétaine et rythmée) – La pluie, de ses dents rondes et bleues – Filez, filez, ô mon navire – (poème qui se chante) (et bateau d’avril)
Un coup bavant du Grand Avide, ou Kafka aurait pu l’dire
Crassus le Gigueur ou Comment ouvrir le sol sous les armées – Le Cliquetis de la croquignole — La logique est une muette qui ne cesse de nous faire signe – La soeur d’Absalon, ou le ciel et l’enfer interdits aux comiques
Oeuvres de fiction de Jacques Renaud ( Loup Kibiloki ) qu’on trouve sur ce blog :
Le Cassé, la novella, avec les nouvelles; la vraie version originale et intégrale, la seule autorisée par l’auteur. — Le Crayon-feutre de ma tante a mis le feu, nouvelle.
L’Agonie d’un Chasseur, ou Les Métamorphoses du Ouatever, novella. – La Naissance d’un Sorcier, nouvelle.
C’est Der Fisch qui a détruit Die Mauer, nouvelle. — Émile Newspapp, Roi des Masses, novella.
Et Paix sur la Terre (And on Earth, Peace), nouvelle. — L’histoire du vieux pilote de brousse et de l’aspirant audacieux, nouvelle
Le beau p’tit Paul, le nerd entêté, et les trois adultes qui disent pas la même chose, nouvelle — La chambre à louer, le nerd entêté, et les quinze règlements aplatis — La mésange, le nerd entêté, et l’érudit persiffleur
Jack le Canuck, chanson naïve pour Jack Kerouac, poème — L’histoire de l’homme qui aimait la bière Molson et qui fut victime de trahison
Loup Kibiloki ( Jacques Renaud ) : La Petite Magicienne, nouvelle; La Licorne et le Scribe, nouvelle.
Sur Le Cassé de Jacques Renaud, des extraits de critiques
Jadis, la liberté d’expression régnait dans ma ruelle, ou La ruelle invisible
Le Cassé de Jacques Renaud : le vrai, le faussé, le faux (A-t-on voulu détruire la carrière de l’auteur ?)
And on Earth Peace, Le Cassé, le joual, Jacques Renaud (Sur Jacques Renaud, l’époque du Cassé, le “joual”.)
Comment se débarrasser d’un bon locataire 2/4 : Le truc de «l’encombrement».
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