Et si la masse des lois d’un État était le grimoire d’un Ogre ?

Du Léviathan de Hobbes aux Géants-Villages de Clive Barker

Un survol évocatoire et intuitif de ce qui nous agglomère et nous vampirise

Le titan, ou l’asoura, contrôle l’égrégore étatique.  Il s’incarne dans l’État comme dans un corps collectif, le domine, l’imprègne, lui insuffle son énergie, et veut que ses serviteurs le reconnaissent solennellement pour maître et qu’ils imposent, d’abord dans le temple étatique, puis éventuellement à tous et sur tout le territoire, sa réalité suprémaciste et son contrôle intégral.


« Il a été meurtrier dès le commencement…  Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond car il est menteur et le père du mensonge. » Jean, 8, verset 44.

« Comme un lion rugissant cherchant qui dévorer.. » — Pierre, 1, 5:8

Fragment de la gravure de Abraham Bosse pour l’édition originale de «Léviathan» (1651) de Thomas Hobbes (1588 – 1679). Le corps de l’État, le corps de Léviathan, semble vêtu d’une cotte de maille. En réalité, quand on regarde de près, ces “mailles” sont un treillis tressé d’humains. « C’est le corps de l’État, dit Vaslav, … c’est la forme de nos vies. » (Clive Barker, Dans les collines, les Cités; Livre de sang.) Voir, plus bas, la citation complète de Barker qui reprend, dans les années 1980s (1984), le même thème archétypal que celui du corps du Léviathan.

Fragment de la gravure de Abraham Bosse pour l’édition originale de «Léviathan» (1651) de Thomas Hobbes (1588 – 1679). Le corps de l’État, le corps de Léviathan, semble vêtu d’une cotte de maille. En réalité, quand on regarde de près, ces “mailles” sont un treillis composé d’êtres humains. «C’est le corps de l’État, dit Vaslav, … c’est la forme de nos vies.» (Clive Barker, Dans les collines, les Cités; Livre de sang.)  On peut lire, plus bas dans cet article, l’extrait de la nouvelle de Barker qui reprend, dans les années 1980s (1984), le même thème archétypal que celui du corps du Léviathan (1651).


Note :  Tous extraits ou citations de textes utilisés under fair use.


Il y a une sorte d’opération magique d’agglomération, de vampirisme, de contrôle, voire un acte de sorcellerie à l’oeuvre dans le fait de sceller des populations entières dans un immense rêt, une sorte de treillis contraignant de lois.

L’ensemble des lois d’un État me fait penser à un grimoire.  Certaines lois semblent tenir d’une sorte d’abracadabra surréaliste, ou cruel, ou bizarre.

Gravure de Abraham Bosse pour l'édition originale de Léviathan (1651) de Thomas Hobbes (1588 – 1679).

Gravure de Abraham Bosse pour l’édition originale de Léviathan (1651) de Thomas Hobbes (1588 – 1679). L’image n’est pas sans évoquer celle du bateleur du Tarot de Marseille.

Tous ces oukazes nous fabriquent, nous contrôlent, nous pillent, nous font et nous défont, nous moulent, nous démoulent, nous émiettent, nous remoulent, avec le temps nous étouffent ou nous débilitent de plus en plus.

Ces “lois” auraient tendance à augmenter monstrueusement en quantité, en complexité, en perversité, en masse de contraintes, et même en une sorte de surréalisme maniaque, au fur et à mesure de la décadence des sociétés, une décadence caractérisée par une diminution de la qualité de conscience chez les individus, de haut en bas des hiérarchies.

Ça ne date pas d’hier : l’auteur latin Tacite a écrit il y a longtemps que plus l’État est corrompu, plus les lois se multiplient — la multiplication des lois, des règlements, etc., est un signe certain de décadence, de corruption (corruptissima re publica plurimae leges :  «..et jamais les lois ne furent plus multipliées que lorsque l’État fut le plus corrompu.»).

À la fin, chaque être est mentalement corseté.  Mais l’agressivité et l’inimitié, elles, tendent paradoxalement à contaminer large.  Au fond de leur être, une masse de gens veut tuer, et d’autre part une autre masse de gens déambule, tête-heureuse, sous hypnose, sans le voir, ou sans vouloir le voir.  À quel moment ces deux masses atteignent-elles un seuil critique ?  Un bon conseil :  n’attendez pas de le savoir..

Rien n’est statique.


L’État.  Il y a plus de trois siècles, en 1651, Thomas Hobbes, dans un traité capital, Léviathan, concevait l’État comme une sorte de Titan ou d’asoura, monstre complexe et gigantesque, un «animal artificiel» qui agglomérait tout le monde, au premier chef les membres de l’État, dans le “tissu” de son être ou dans les “ondes” de son égrégore.

L'arcane I, dit « Le bateleur », Tarot de Marseille.

L’arcane I, dit « Le bateleur », Tarot de Marseille.

Évidemment, Léviathan n’était pas écrit pour “dénoncer” l’État mais pour le défendre, en faire l’apologie, l’établir sur des bases plus solides encore et en affirmer l’envergure, le totalitarisme, la vocation de contrôle total.  « C’est le corps de l’État, dit Vaslav, si doucement que sa voix était à peine plus forte qu’un murmure, c’est la forme de nos vies…» (Clive Barker, Dans les Collines, les Cités; je cite un extrait de la nouvelle plus bas dans l’article).

Rappelons que le léviathan, qui désigne l’État chez Hobbes, désigne traditionnelement, depuis au moins deux millénaires, « un monstre colossal, dragon, serpent … ; il peut être considéré comme l’évocation d’un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d’en bousculer l’ordre et la géographie, sinon d’anéantir le monde. » (Wiki)

On pense à l’Ogre des contes, aussi, redouté par les gens qui vivaient encore, il y a longtemps, en régime de loi commune, de common law.  On pense au fantasme contemporain d’un Gouvernement Mondial qui n’est plus un fantasme et qui est en train de s’implanter avec ses normes rigides, son réseau suprémaciste de banques privées.

Golem_vs_Mech_by_keepwalking07

Il existe de nombreuses représentations du golem. Celle-ci est saississante. Par son gigantisme, elle suggère une composition collective du corps du Golem et illustre aussi très bien l’extrait de la nouvelle de Clive Barker (extrait, plus bas, dans l’article). Reproduction d’un tableau de keepwalking07.  (Source: cliquer.)

Un tel État transforme graduellement ses serviteurs, ses mignons, sa population en golems.  En robots.

« Le Golem (hébreu : גולם « embryon », « informe » ou « inachevé ») est, dans la mystique puis la mythologie juives, un être artificiel, généralement humanoïde, fait d’argile, incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, façonné afin d’assister ou défendre son créateur. » — Wikipedia, golem (français); Wikipedia, golem (English)

Gustav Meyrink a publié un célèbre roman, en 1915, Le Golem.

Le golem serait une représentation de la sorte d’êtres qu’engendre, manipule, maintient le Léviathan, l’État sous domination asourique et les hauts-parleurs publics ou massemédiatiques qu’il maintient.

Le golem évoque, aujourd’hui, une sorte de robot “bionique”.  On pense au monstre créé par le docteur Frankenstein dans le roman de Mary Shelley publié en 1817 (pdf) (Ici in English (pdf)). On pense aussi à la nouvelle de Clive Barker, Dans les Collines, les Cités, dont on trouve un extrait plus bas, dans l’article, où on voit, en action, une agglomération grotesque et meurtrière de milliers de golems, de monstres de Frankeinstein, d’êtres littéralement “étatisés”, qui forment des géants singuliers qui s’affrontent.

Le léviathan était « représenté au Moyen Âge sous la forme d’une gueule ouverte qui avale les âmes [le même concept ici, mode ludique], représenté ainsi comme l’entrée des enfers. » (Wiki) :

La destruction du Léviathan, illustration de Gustave Doré, 1865

La destruction du Léviathan, illustration de Gustave Doré, 1865 (source – cliquer)

« Le nom Léviathan (de l’hébreu : לויתן, liwjatan) vient de la mythologie phénicienne qui en fait le monstre du chaos primitif.

« C’est également un monstre marin évoqué dans la Bible, dans les Psaumes (74,14 et 104, 26), le livre d’Isaïe, 27, 1, et le livre de Job (3:8 et 40:25 et 41:1).

« C’est un monstre colossal, dragon, serpent et crocodile, … ; il peut être considéré comme l’évocation d’un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d’en bousculer l’ordre et la géographie, sinon d’anéantir le monde.

« Léviathan est également, selon certaines versions, l’un des principaux démons de l’enfer. Il est représenté au Moyen Âge sous la forme d’une gueule ouverte qui avale les âmes, représenté ainsi comme l’entrée des enfers.

« Il est comparable, dans la mythologie nordique, à Jörmungand, serpent gigantesque fils du dieu malin Loki, qui participera à la fin du monde, le Ragnarök.

« Le Léviathan est souvent représenté sous la forme d’un gigantesque serpent de mer, dont les ondulations sont à l’origine des vagues.

Le léviathan « est souvent identifié à la Bête de l’Apocalypse. »


On se sert aussi du mot pour désigner un fossile de cachalot datant du Miocène :

« Le terme de Léviathan a été attribué à un taxon en 2010 pour un cachalot qui vivait au Miocène. Le seul fossile de Léviathan atteint 17,5 mètres. Ce nom est un hommage à la puissance de la mâchoire du cachalot, l’une des plus puissantes de l’histoire du règne animal. »  —  Wikipedia, Léviathan (français)Wikipedia, Leviathan (English)

À noter que le corps de l'État, ou du Léviathan ..

« Le corps de l’État, la forme de nos vies » : Le Léviathan. Fragment de la courverture de 1651 de Léviathan de Hobbes. La “cotte de mailles” est, en réalité, un treillis composé d’êtres humains, comme dans la nouvelle de Clive Barker.

Pour Hobbes, l’État et le léviathan se confondent.

Hobbes, il y a plus de trois siècles, conçoit déjà et décrit l’être humain comme un automate (on dirait, aujourd’hui, un robot), et l’État, comme un gigantesque être humain artificiel, ou un gigantesque robot fabriqué par l’automate humain (grand automate engendré par petit automate), le tout évoquant, à des siècles d’intervalle, la nouvelle de Clive Barker, publiée en 1984, avec ses cités yougoslaves dont les habitants se transforment, en s’agglomérant de manière grotesque et compliquée, en ogres gigantesques, sortes de géants-villages ou de géants-cités, qui s’affrontent les uns les autres en combats singuliers, brutals, sanguinaires, cruels (voir plus loin dans l’article).

Extraits de L’Introduction de Léviathan ou La Matière, forme & Pouvoir d’un Common-Wealth Ecclésiastique et Civil, de Thomas Hobbes de Malmesbury, Londres, 1651 :

[ Note :  Le texte qui se trouve  [entre crochets, comme ça], c’est de nous. Nous avons mis certains passages de Hobbes en italique, gras ou pas, pour souligner ces passages.  Nous avons emprunté à cette traduction et nous avons aussi traduit certains passages nous-mêmes. ]

« La Nature, l’art par lequel Dieu [God, en fait] a fait le monde et le gouverne, est si bien imitée par l’art de l’homme, en ceci comme en de nombreuses autres choses, que cet art [de l’homme, qui imite la Nature] peut fabriquer un animal artificiel.

[Dans la vision de Hobbes, comme on le voit plus bas, l’homme, un automate, sorte de golem, fabrique cet animal artificiel qu’est l’État — le Grand Golem.]

« Car, étant donné que la vie n’est rien d’autre qu’un mouvement de membres [vision mécaniciste, implique une manipulation behavioriste des êtres] dont le commencement est en quelque partie principale intérieure [ “partie principale intérieure” dont Hobbes ne précise pas la nature dans son Introduction, et il n’y insiste pas], pourquoi ne pourrions-nous pas dire que tous les automates, des engins qui se meuvent eux-mêmes, par des ressorts et des roues, comme une montre, ont une vie artificielle ?

[ L’être humain est bel et bien conçu par Hobbes comme un automate ayant une vie artificielle comme il le dit ou le décrit plus clairement encore dans ce qui suit. ]

« Car qu’est-ce que le coeur, sinon un ressort, les  nerfs, sinon de nombreux  fils, et les jointures, sinon autant de nombreuses roues qui donnent du mouvement au corps entier, comme cela a été voulu par le Bateleur.

[ «..such as was intended by the Artificer» ; on traduit parfois “Artificer” par “artisan”, ce qui est correct, mais ce n’est pas la seule traduction possible]

« L’art va encore plus loin, imitant cet ouvrage raisonnable et le plus excellent de la Nature, l’homme.   Car par l’art est créé ce grand léviathan appelé un Common-Wealth, …

[ littéralement, un “commune-richesse”; des traducteurs de Hobbes consultés utilisent souvent «république», pour traduire «common-wealth» ]

« … ou État, en latin, Civitas, …

[ “Civitas”, terme lié à l’étymologie du mot «cité» utilisé par Barker, plus bas],

« …  qui n’est rien d’autre qu’un homme artificiel, …

[ L’État, ou la Civitas, ou la Cité, est un homme artificiel, une sorte de Grand Golem ou de Grand Robot ]

« .. . quoique d’une stature et d’une force supérieures à celles de l’homme naturel, pour la protection et la défense duquel il [l’État] a été destiné, et en lequel la souveraineté est une âme artificielle, …

[ On peut penser à une conscience occulte humainement émanée, fabriquée, et à l’incarnation d’un titan au sein de cette sorte d’égrégore humainement émané, fabriqué, existant sur un autre plan et “tramant” constamment les “automates” (nous) jusque sur le plan physique à travers l’instrument qu’est l’État.]

« … en tant qu’elle [la souveraineté artificielle] donne vie et mouvement au corps entier,  [la souveraineté de l’État, en soi, est bien conçue par Hobbes comme une forme de conscience autonome]  où les magistrats et les autres officiers affectés au jugement et à l’exécution sont des jointures artificielles; la récompense et la punition —  qui, attachées au siège de la souveraineté [de l’État], meuvent chaque jointure, chaque membre, pour qu’il accomplisse son devoir, sont les nerfs…;  la prospérité et la richesse de tous les membres particuliers sont la force;  le salus populi (le salut du peuple) est sa fonction; les conseillers, qui lui proposent toutes les choses qu’il [l’État] doit connaître, sont la mémoire; l’équité et les lois sont une raison et une volonté artificielles;  la concorde est la santé, la sédition est la maladie, et la guerre civile est la mort.

« En dernier, les pactes et les conventions, par lesquels les parties de ce corps politique ont en premier lieu été faites, réunies et unifiées, ressemblent à ce Fiat ou au Faisons l’homme prononcé par Dieu [God] lors de la création. »

Bref, dans la vision de Hobbes, l’État est un animal artificiel créé par un être artificiel (l’homme, selon Hobbes) qui singe la Nature et qui singe Dieu [God].

L’État, par sa souveraineté conçue par Hobbes comme une conscience autonome, un dieu, un titan, ou un asoura, ou un “agrégeur” (égrégore), s’attribue le sacré, littéralement.  Comme en France, par exemple, avec la religion laïque (littéralement).  Ce sont des Francs-Maçons prestigieux qui le disent, dont l’ex-ministre français, et maintenant député européen, Vincent Peillon(Wiki).  J’ai trouvé la vidéo ci-dessous sur ce canal :  TheSnakez9 .  Je l’ai vidéopressée (au cazoù):



Comme au Québec, en 2013, où l’État veut s’affirmer, à toutes fins pratiques, aussi, comme une “religion laïque” dominant les autres  —  voir la vidéo de propagande ci-dessous, produite par l’État québécois à l’automne de 2013, pour appuyer la création de sa “Charte des valeurs québécoises”, ou “Charte de la laïcité”.

Rappelons que le titre au complet du traité de Hobbes de 1651 est Léviathan ou La Matière, forme & Pouvoir d’un Common-Wealth Ecclésiastique et Civil. Le chef de l’État canadien et du Royaume-Uni, et de la plupart des pays du Commonwealth, est le Pape de l’Église anglicane et le Chef  (Head) honoraire de la franc-maçonnerie britannique, — en plus d’être Chef d’État. Présentement, ce Pape est une Papesse, la Reine Elizabeth II.

Le Québec obéit à la même dynamique de sacralisation de l’État. L’État se proclame sacré, comme une religion, et l’intégrisme qu’il professe, il l’impose exclusivement de toutes les autres religions. C’est un suprémacisme.

La “neutralité” de l’État est évidemment un leurre, voire un mensonge. L’État n’est jamais “neutre”.

Cet État a ses dogmes.

Par exemple, l’un des dogmes de la religion étatique laïque, la plupart du temps laïque-athée, on le voit dans la vidéo plus bas, est le mythe de l’égalité homme-femme.  Il faut croire en ce mythe «pour être québécois», pour être “normal”, ou “sauvé”, on est dans le «crois  ou meurs», même si on sait qu’il n’y a même pas “d’égalité” entre les hommes, ou entre les femmes, et encore moins entre les hommes et les femmes,  —  ou entre les arbres, les cailloux, ou les chiens.  L’égalité est une notion arithmétique et vouloir l’appliquer aux êtres humains est une aberration idéologique et catastrophique qui relève de la confusion des plans. Non pas que la Nature soit inégalitaire. Elle n’est ni égalitaire, ni inégalitaire. La Nature n’est pas une calculette.  La Nature est, essentiellement, mystère.

La neutralité, chose impossible, et l’égalité homme-femme, un dogme délirant (parmi d’autres) que tout, quotidiennement, dément, et qui semble tout droit sorti de la cervelle d’une calculette, sont deux dogmes de la religion d’État tels que proclamés par l’État québécois dans la vidéo de propagande qui suit [voir plus bas]. Le Titan est un dieu, ou un asoura, ou un grand démon, contrôlant l’égrégore étatique.

Le léviathan s’incarne dans l’État et veut que ses serviteurs le reconnaissent solennellement, et imposent, d’abord dans le temple, puis éventuellement à tous, et sur tout le territoire, sa réalité suprémaciste:



Sur ce projet de Charte, on peut lire : Une “Charte des valeurs québécoises” anti-libertés qui sème la violence.  –  Sur “l’égalité homme-femme”  :  Le mythe de l’égalité homme-femme : le féminisme et la calculette   –   Sur certaines conséquences du suprémacisme féministe et sur la théorie du genre  :   Vers une harmonie d’enfer : harcèlement, faux viols, chaos du genre  –  Sur l’avortement :   Quand les mères de mort dominent invisiblement la psyché   –  sur l’intégrisme athée (tout aussi infect que les fanatismes intégristes se réclamant d’autres croyances; je précise que je suis pour la liberté religieuse et de croyance, y compris la croyance athée mais contre son miltantisme intégriste ) :  Donc, les croyants athées seraient plus intelligents que les croyants pas athées ..   —   Michel Onfray, Ollivier Dyens. Enfanter l’inhumain, l’idéal totalitaire de la ruche et de la termitière

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Extraits de la nouvelle de Clive barker, publiée sept ans avant le début de la guerre en ex-Yougoslavie, Dans les collines, les cités (1984). Barker y décrit des cités ou des villages yougoslaves :

« Certains d’entre eux, il le voyait à présent, portaient des harnais de cuir serrés autour de leurs torses, et de ces harnais pendaient des kilomètres de corde. …  Plus il y regardait de près et plus il comprenait le système extraordinaire de noeuds et d’amarrages qui maintenait toujours les corps ensemble.  …  Pour une raison inconnue, ces gens s’étaient attachés les uns aux autres, côte à côte.   …   Tous étaient d’une façon ou d’une autre liés à leurs proches, ligotés les uns aux autres comme en un jeu dément de sado-masochisme collectif. …

« —  Des géants, dit-il. Les cités se battent comme des géants. Les citoyens forment un seul corps à partir de leurs corps, vous comprenez ? La carcasse, les muscles, les os, les yeux, le nez, les dents, tous faits d’hommes et de femmes.
« — Il délire, dit Judd.
« — Dans les collines, répéta l’homme. Allez voir par vous-mêmes que je dis vrai.
« — Même en supposant…, commença Mick.

« L’homme l’interrompit, impatient d’en avoir fini :

« —  Elles étaient habiles au jeu des géants. Il a fallu plusieurs siècles d’expérience : bâtir le même corps tous les dix ans, de plus en plus grand. Chaque cité avait l’ambition d’être plus grande que l’autre. Des cordes pour lier les citoyens ensemble, pour leur faire former un tout sans défaut. Les tendons… les ligaments… Il y avait de la nourriture dans son ventre… il y avait des tuyaux à la hauteur des reins, pour évacuer les excréments. Ceux qui avaient la meilleure vue prenaient place dans les orbites, ceux qui avaient la voix la plus claire dans la bouche et dans la gorge. Vous ne me croiriez pas si je vous disais à quel point les mécanismes étaient élaborés.
« —  Je ne vous crois pas, dit Judd, et il se releva.
« —  C’est le corps de l’État, dit Vaslav, si doucement que sa voix était à peine plus forte qu’un murmure, c’est la forme de nos vies.

«  Il y eut un long silence.  »

–   Clive Barker, extraits de Dans les collines, les Cités, Livre de sang; éditions France Loisirs, Paris, 1987; traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque. La nouvelle a été publiée en anglais en 1984.

Je pense que chaque être humain porte, au fond de lui-même, la mémoire d’un tel silence. Qu’y a-t-il, qu’advient-il, au coeur de ce long silence?  Qu’advient-il après?

Certains ont conscience de cette mémoire.  D’autres, non. Et ils répéteront les mêmes erreurs, voire les mêmes horreurs. En pire. Ou en plus larvaire.

La guerre en ex-Yougoslavie, mars 1991 -

La guerre en ex-Yougoslavie, mars 1991 – ..

L’action de la nouvelle de Barker, qui se déroule en Yougoslavie, précède le début de cette guerre civile meurtrière qui mit fin à l’existence de la fédération yougoslave et qui commença en mars 1991, soit environ 7 ans après la publication de la nouvelle de Barker en 1984, et.. plus de trois siècles après la publication du Léviathan de Hobbes.

Cette guerre en ex-Yougoslavie dura une dizaine d’années pour se terminer en juin 2001 (officiellement, selon l’historiographie contemporaine massemédiatisée).

Chaque cité, dans la nouvelle de Barker, est tressée d’êtres humains et forme un géant. Un Géant-Village. Ces géants-villages s’affrontent en un combat horrible, sanglant, meurtrier.  Ces géants-villages, sortes de géants-états, ne sont pas sans rappeler le Titan ou le Bateleur sur la couverture originale de Léviathan, 1651, de Thomas Hobbes, où la “cotte de maille” du Géant-État est tressée d’être humains.

C’est une image archétypale saisissante.  La dynamique de cet archétype hante la conscience collective de l’humanité. Cet archétype, ce dieu, ou ce démon  –  cet asoura – plonge les collectivités dans l’horreur à certaines époques. Cette horreur succède généralement à une période de “carnaval” plus ou moins longue.

À travers le temps, se font écho:

a) l’image du Léviathan de Hobbes, 1651 (note: création de la Banque d’Angleterre, actionnariat essentiellement privé : 1694), qui a marqué et marque encore, entre autres, l’inconscient collectif du Commonwealth britannique, dont fait partie la fédération canadienne (où le chef de l’État, la couronne britannique, y est à la fois pape anglican et chef d’État, comme le voulait Hobbes dans Léviathan).

b) Le léviathan lui-même.

c) Le golem.

d) L’ogre des contes archaïques, très vraisemblablement à la charnière entre une époque pré-étatique et une époque étatique au moment où on commence à soumettre de force les populations libres (par récompense, punition, terreur, etc.). Ces populations étaient les pagans, païens, paysans, habitants des pays, habitants des orées, habitants des forêts à qui, par exemple, on interdira éventuellement la chasse sous peine de mort, etc. Il fallait les affamer et les contraindre à une agriculture contrôlée au profit des dominateurs et constructeurs d’États.  Ces populations ont été réduites en esclavage.  La majeure partie des populations du monde est composée de leurs descendants.  L’esclavage et la manipulation contrôlante ont pris diverses formes. Mais ils se sont maintenus.

e) L’image des géants-villages yougoslaves, ou géants-cités, qui, cette fois, se décomposent en s’affrontant dans la nouvelle de Barker publiée en 1984.

f) La robotisation contemporaine graduelle, à la fois de l’être humain lui-même et de la société hypertechnologique, laquelle enfirouâpe de plus en plus l’être humain en le dénaturant, société dans laquelle une masse de gens s’enfonce, souvent avec enthousiasme ou appétit — ou en se soumettant (parce que c’est tout ce que les pouvoirs de l’État et du Bancaire lui ont appris au cours des siècles) mais sans enthousiasme, —  ou en voulant casser la Baraque, ou en en violant les règles, etc.

On pourrait certainement trouver d’autres images de cet archétype de l’État-Nation aux multiples corps harnachés en un seul, par la volonté et au profit exclusif des maîtresses et des maîtres du grimoire, et non comme une union libre et vraiment naturelle de la population, comme cela peut se présenter parfois, par exemple pour se défendre légitimement contre un véritable ennemi commun, et non contre un ennemi imaginé, ou fabriqué, ou provoqué sciemment par les maîtres du grimoire pour réaliser leurs prétentions, leurs ambitions à eux, leurs délires souvent sordides, souvent morbides, souvent psychopathiques.

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Note sur «Artificer», utilisé par Hobbes, et que je traduis par « Bateleur » (certains traduisent par «artisan», j’ai déjà lu aussi «celui qui l’a fait»; etc.) :

Je sais qu’on peut traduire «artificer» par «artisan», «artiste», «spécialiste», «mécanicien».

Mais Hobbes lui-même aurait pu utiliser des synonymes comme «maker», ou le mot anglais «artisan», ou «artist», etc. Il a choisi «artificer». Le choix est frappant. Peut-être (en bonne partie, ou non) inconscient. C’est un fait que  «artificer», en 1651, peut aussi signifier «one who makes tricks», «one who can device tricks» — «celui qui fabrique, ou fait, des tours de passe-passe, des “trucs“», «celui qui peut inventer, mettre au point, des trucs ou des tours de passe-passe».

Le Bateleur du tarot est puissant et habile.  Je pense qu’on pourrait aussi traduire «Artificer» par «Illusionniste» —  au sens contemporain de «magicien»  — , ou par «Mage», ou même, en poussant, par «Sorcier».

Chose certaine, «artificer» suggère ces sens, — certainement au lecteur contemporain, il les porte, subliminalement ou autrement. En tout cas, les sens de «device», ou de «trick», associés au mot anglais «artifice», dateraient, justement, des années 1650s (Léviathan parait en 1651).

The Online Etymology Dictionary :

Artifice :  (n.) 1530s, “workmanship, the making of anything by craft or skill,” from Middle French “artifice”, “skill, cunning” (14c.), from Latin “artificium”, “a profession, trade, employment, craft; making by art,” from artifex (genitive, artificis) “craftsman, artist,” from ars, “art” (see art (n.)) + facere “do” (see “factitious”). Meaning “device, trick” (the usual modern sense) is from 1650s.

Artificer : late 14th century, “one who makes by art or skill,” agent noun from “artifice”. Military sense dates from 1758.

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Aujourd’hui la parole ne tient plus lieu de garantie et d’engagement comme c’était le cas aux époques archaïques de common law, de vie commune, de liberté, etc. Comme c’était le cas à l’époque romaine, oui, en partie, comme un vestige. Vestige: c’est encore le cas, parfois, dans certaines régions non-urbaines.

Mais c’était certainement encore plus le cas avant que l’État commence à absorber les populations dans son moule de contraintes, de punitions, de récompenses, d’archivages écrits (évacuation graduelle de la mémoire, comme de la parole garante de la transmission de mémoire).

La parole a été de plus en plus remplacée, au fil des “temps étatiques”, au fil des “temps du Titan”, ou du Léviathan, par une signature au bas de documents de plus en plus invraisemblablement longs et compliqués. La Révolution Industrielle y a contribué en fournissant abondance de papier (bein!).  Il n’y a plus de parole.  La parole ne tient plus.  Il n’y a que de la paperasse — ou de la diarhée verbale massemédiatisée ou électronique avec “distanciation” constante des “interlocuteurs”.

On tente de compenser l’impuissance grandissante d’une humanité qui, enchaînée dans ce processus qui la diminue dans ses facultés, affaiblie et avilie par le processus, se rend elle-même de plus en plus exsangue;  — on tente de compenser cette impuissance croissante par des accumulations énervantes, opprimantes, pillardes, des accumulations démesurées de contraintes maniaques et compliquées, comme des sortes de formulations légales, inductrices, magiques, qui piègent les ceucelles mêmes qui les prononcent, et pas seulement leurs cibles.

Sigil par combinaison de signes et de lettres. Les acronymes ne signifient souvent, justement, que l'acronyme, et non les mots au long. Ils peuvent être magiquement et intentionnellement chargés d'un pouvoir et d'un sens tout autre que le sens de surface. Moins les gens en sont conscients, plus, plus le sigil a d'effet sur eux. Ce dernier les affecte sans qu'ils s'en rendent compte. Un sigil peut aussi être bénéfique mais kla majeure partie de ceux que j'ai

Sigil par combinaison de signes et de lettres. Les acronymes ne signifient souvent, justement, que l’acronyme, et non les mots au long dans leur sens courant. Ils peuvent être magiquement et intentionnellement chargés.  Moins les gens sont conscients de ce genre de “vibrations”, plus le sigil a d’effet sur eux. Ce dernier les affecte sans qu’ils s’en rendent compte. Un sigil peut aussi être bénéfique mais la majeure partie de ceux que j’ai “croisés” ne l’étaient pas.  (Source : cliquer)

Surabondance, aussi, d’acronymes corporatifs, d’associations, de services d’État, etc., qui peuvent faire office de sigils ou d’accumulateurs, ou de supports, et/ou de “projecteurs” de courants de forces.

Lgbtiq est un sigil (“Lgbtiq”, c’est Lgbt qui s’allonge avec le temps et avec le développement du délire; on passe de «Lesbiennes, gais, bisexuels, transexuels (ou “transgenres“)» à «Lesbiennes, gais, bisexuels, transexuels (ou “transgenres“), intersexués, queer (ou: en “questionnement (y a d’quoi!)).  En attendant les nouveaux ajouts.  C’est une sorte de cour des miracles.

Ces sigils par acronymes pullulent aujourd’hui. Manque que la verrue ou le balai.

L’acronyme (ou abbréviation) est un sigil. C’est une pratique qu’on retrouve en magie blanche, noire, rouge, arc-en-ciel, careautée (!), ou en sorcellerie.

L’entreprise d’étouffement par le grimoire behavioriste de l’État, par son behaviorisme matérialiste maniaque, compulsif, devient un jour insupportablement féroce, voire léthale. L’État laïque-athée n’a évidemment aucune racine dans l’être et doit se maintenir par les moyens que lui suggère sa propre aberration. (Il en serait de même pour n’importe quelle self-proclamation dite “religieuse”.)

Il faut toujours choisir avec sagesse — quand on peut — celui ou ceux qui ont accès au grimoire et qui peuvent le changer. Oh! que c’est gentiment et poliment dit.  Oui. Facile à dire. On semble être déjà loin de cette possibilité, surtout à une époque où des millions de gens croient qu’un système électoral constitue la démocratie (ou : J’vous ai apporté des bonbooons..)

Quoi qu’il en soit, vient un moment où  “bien choisir” devient impossible. Pour une multitude de raisons. Entre autres parce que le choix doit s’exercer entre un mensonge prestigieux et un autre, de nature comparable, qui le combat. Nous sommes à un tel moment. En tout cas, ça y ressemble. Comme on dit, «ça sent». Et les forêts rapetissent, et les drones voient tout. Où aller?

Au fond de soi-même.

Ailleurs qu’au fond de soi-même, présentement, l’espace est de plus en plus restreint où ce n’est pas la bêtise, l’hystérie, l’esclavage, la robotisation, la déréalisation. Pourtant, je le perçois parfois : omniprésence divineOn ne chasse pas Dieu ou le Divin sans dépérir.

La vie est full mystère.


Lien :   Leviathan en entier, texte original en anglais, Thomas Hobbes of Malmesbury, 1651 (Projet Gutenberg, de htm à pdf) (pdf)

Une traduction française :  Léviathan, Thomas Hobbes  —  La matière, la forme et le pouvoir d’une république ecclésiastique et civile, première partie, De l’Homme, traduction originale de Philippe Folliot.


Vers une harmonie d’enfer : harcèlement, faux viols, chaos du genre

Une “Charte des valeurs québécoises” anti-libertés qui sème la violence   —   La censure à Radio-Canada : vous ne saurez jamais ..   —    Non-fiction

Michel Onfray, Ollivier Dyens. Enfanter l’inhumain, l’idéal totalitaire de la ruche et de la termitière

Canada, Québec, Ontario, … Un proto-totalitarisme souterrain persistant    —    Canada : Clause dérogatoire canadienne et clause dérogatoire hitlérienne sont identiques    —   Documents de référence : Loi d’habilitation nazie mars 1933, pouvoir dérogatoire québécois (1975), canadien (1982)  Essentiellement, les extraits pertinents de la Charte québécoise, de la Charte canadienne, et la Loi d’Habilitation allemande de mars 1933 au complet.

Les croyants athées plus intelligents que les croyants pas athées ..  —    Le mythe de l’égalité homme-femme. Le féminisme est un suprémacisme. Contrôlette et calculette.   —   Quand les mères de mort dominent invisiblement la psyché   –   Le mythe contemporain de la longévité ..

Les Femen et la Ressurgence de la symbolique nazi, cruelle, et totalitaire   –     L’avortement, le foetus, Morgentaler et la peine de mort : les holocaustes préventifs

Invasions de domiciles : Tout se passe comme si on voulait abolir la légitime défense.

Terrorisme domestique et destruction de potagers par les municipalités : Aux profits de quel lobby ?

Canada, Québec : Milgram, la torture, l’abîme de l’obéissance. Les candidats sont légion.    –   Le danger d’être canadien, le danger d’être québécois   –   Avons-nous jamais vécu en démocratie? Pétitionne, trace ton x, cause toujours.    –     Le Petit x du vote: Acte de liberté – ou Pacte de soumission?    –    Nos démocraties: Liberté ou Soumission volontaire?

Gurdjieff, Ouspensky, Jung : On comprend vraiment ce qu’on lit? Ce qu’on écrit? Ce qu’on dit?..       –

René Guénon  :  Le théosophisme, histoire d’une pseudo-religion (pdf)  –  Le règne de la quantité et les signes des temps  –  L’erreur spirite (1923; édition 1977 – pdf)  –  L’Homme et son devenir selon le vedanta (pdf)  –  Les principes du calcul infinitésimal (pdf)  –  Symboles de la science sacrée (pdf)  –  Le Roi du Monde (pdf)   –   Orient et occident (1924 – pdf)   –   Les états multiples de l’être (1932 – pdf)   –   Le symbolisme de la croix (pdf)


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7 Responses to Et si la masse des lois d’un État était le grimoire d’un Ogre ?


  1. Pour vous Loup :

    Sédition…



    Et merci de ce puissant cheminement.
    MandraGaure

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