Toi qui seras Orphée, un fleuve ornera ta lyre

Orphée et Euridice - tableau de Nicolas Poussin.

Orphée et Euridice – tableau de Nicolas Poussin.


À Francine Hamelin.
À Pierre Régnier.

 

Toi qui seras Orphée,
en ta lyre se pâment les grâces.

Dans ton lit de roses et d’espace,
la roseur luit au fond du puits.

En la grâce, Orphée, en beauté,
tu remontes et ton nom t’accompagne:

la nuit est le corps des baisers
et tous les sons trillent dans l’âme.

Et la lyre, la lyre, Orphée,
d’échos très lents vibre, si belle

que rien ne viendra plus blesser
l’épure
aux eaux de tes prunelles.

Viens, toi qui d’or fais la veille:
tu me tresseras dans ton chant;

ce chant, cette pure merveille
à l’écho blanc si enchantant

que la nuit la forêt s’en perle;
mourir y goûte le pin blanc.

Comme le rire est liant,
souple est le bruit de nos ailes;

ton cerveau brûle, diamant,
sur la page de ton délire.

Ton coeur est pur enchantement.
Ta phrase d’amour s’éternise.

Ta tête est remplie de fraîcheur.
L’eau fraîche y coule abondamment

comme une liqueur de neige
d’un goût si lent, si enchantant

que la nuit la forêt s’en perle
et mourir goûte le pin blanc.

Beau corps enrichi par les veilles,
lève, aux sanglots longs de tes cordes,

cet amour fou qui te déborde
comme une lente crue vermeille.

Et toi
qui d’amour
es dense plénitude
sache
qu’en mourir orne d’un fleuve la lyre.

1974


© Copyright 1974 2009 Hamilton-Lucas Sinclair ( Loup Kibiloki, Jacques Renaud, Le Scribe ), cliquer


 

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4 Responses to Toi qui seras Orphée, un fleuve ornera ta lyre

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