Ainsi me donnais-tu la mort
et sa caresse intarissable.
Ainsi l’avais-je fuie longtemps
cette immensité ténébreuse.
Ainsi m’étais-je longtemps cantonné
dans les amours saisissables.
Car cette femme au corps fondu est un aspir au dessaisir:
je suis en elle comme en un rien où souffle un manque indésignable.
Et mon ventre et mon coeur et mon cou et ma tête étaient tirés par son flambeau
et mes gestes se refaisaient aux vastes effluves de sa peau.
Elle était l’ordre saisissable et m’étreignait dans le savoir
et mon regard y enfonçait l’insaisissable différence.
Elle souffrait d’une passion intarissable
et je mettais au monde une ardeur inconnue.
Elle était l’ombre sur les tables
où elle posait ses pieds nus.
J’y baisais ses traces telles
et l’étendue de ses pieds nus.
Elle était le silence, l’huile, l’immensité inviolée
et j’y étais plus nu que l’air.
Mon moi d’antan se défaisait comme une croûte sur sa face
et mon ardeur démunissait les escaliers.
Elle tirait mon corps vers sa parure insaisissable
et je naissais, du coeur de moi, à la conscience saisissante.
J’étais le vol, elle était l’âme,
et sa parure de souffrances ouvrait le corps des étendues.
Elle était l’âme de ces mondes, elle était l’ultime silence
et son chargement véridique.
Elle me tenait dans sa mâchoire blanche
et je naviguais sur ses joues.
Ses mains me tiraient par les hanches
et je la tirais par le cou.
Je me redressais dans l’immense
et l’ardeur remontait jusqu’au cou.
Et dans l’intense dérivance
où rien ne vient mouvoir le jour
je pénétrais sans un secours.
C’était l’ultime de l’étrange
masse sereine de silence
où je mourais dans son Amour.
Et le délire immobile des velours.
Semaine de Pâques 1975
© Copyright 1975 2013 Hamilton-Lucas Sinclair (Loup Kibiloki, Jacques Renaud, Le Scribe), cliquer
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