« Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race. » Étienne de la Boétie, Discours de la Servitude Volontaire, 1549
La guillotine… Je méditais, comme ça, sur l’Histoire.
Je me posais la question.
Les politiciens, les establishments, s’acheminent-ils sans le savoir – ou peut-être le savent-ils? – vers la guillotine, métaphoriquement ou littéralement?
Nos élus sont-ils suffisamment doués de conscience ou de raison pour préférer plutôt la création et l’application, par exemple, d’une simple loi du rappel permettant, selon des modalités simples et facilement exécutables, de chasser des parlements, des législatures, des assemblées nationales, les représentants qui ne rendent pas compte, trahissent leur mandat, mentent systématiquement pendant – comme après – les campagnes électorales, favorisent les privilégiés, jouent à la loto avec l’argent des populations, s’en mettent plein les poches, narguent les populations, conspirent pour détruire les acquis sociaux, sont lamentablement complices de la pollution et de la destruction de l’environnement, sabotent le système d’éducation, sympathisent passivement ou activement avec des régimes génocidaires, etc.?
La question m’est venue comme ça.
Je pensais au bulletin de vote.
Je me revoyais dans l’isoloir en train de voter. Un geste que j’ai posé souvent dans ma vie. Comme bien du monde.
On vote une fois à toutes les ixes années. C’est comme ça dans toutes les “démocraties électorales” du monde. Amérique du Nord, du Sud, Europe, Asie, Afrique, … On connait le rituel.
On fait une croix sur un bout de papier à côté d’un nom. À côté du nom de quelqu’un qui ne rendra pratiquement jamais compte de ses actes. Il fera semblant, il abondera dans la langue de bois, il abondera dans le faux-semblant. Pendant deux, trois, quatre, cinq, sept ans – qu’importe. Mais il ne rendra jamais vraiment compte.
On réalise assez vite, après les élections, que les élus font tout autre chose que ce qu’ils avaient promis de faire. On réalise (ou alors on le sent, ou on le pressent, les signes sont souvent éloquents pour qui possède encore suffisamment d’instinct ou de lucidité) qu’ils trahissent cela même qui nous avait conduit à voter pour eux.
Contre ça, vous ne pourrez rien, ou plutôt, vous ne ferez rien pour sortir les menteurs du parlement et pour les remplacer.
L’État a le monopole de la violence, et même si vous n’y pensez jamais, le subconscient le sait, la mémoire collective en est marquée depuis longtemps, très longtemps, et le boulet de la terreur nous cloue psychologiquement sur place.
Nous attendrons tous les élections suivantes. Sagement. Comme des petits chiens soumis qui jappent de temps en temps, mordent même, de temps en temps (surtout quand des agents provocateurs les y poussent dans les manifestations – d’ailleurs à leur dépens la plupart du temps, ça n’arrange rien), mais que la crainte subliminale de la violence étatique et des matraques réussit toujours à remettre, non pas à leur place, mais à la place où les pillards à cravate les veulent.
Aux élections suivantes, nous serons autorisés, encore une fois, à tracer de nouveau un “x” rituel à côté d’un autre nom. Un “x” qui, une fois tracé, semble nous lier aux imposteurs comme un pacte d’impuissance qui nous paralyse.
Mais les politiques contraires aux intérêts des populations auront pu prendre racine pendant les années écoulées et les nouveaux élus seront contraints de marcher, bon an mal an, dans les traces des prédécesseurs. Le pli est pris depuis longtemps. Les Banques Centrales, dominées par le privé, contrôlent d’ailleurs les politiques. Le véritable “premier ministre” de tous les cabinets, c’est le ministre des finances, c’est lui qui impose à tous les cabinets les volontés des grands prêteurs privés ou des banques centrales – le fait est que le moindre centime, le moindre cent en circulation est prêté par le privé et porte taxe ou intérêt (les deux sont synonymes).
Les politiques dictées, pour l’essentiel, par les prêteurs privés, et qui avaient eu le temps de prendre racine avant les élections de nouveaux représentants, enfonceront leurs racines encore plus profondément dans leur terreau occulte, en dépit des nouveaux élus – ou grâce à eux. Les politiques dont nous ne voulions pas prendront encore plus de force après les nouvelles élections, même si les nouveaux représentants sont ou semblent parfois touchés de “sincérité”, et semblent, fugitivement, courts, très courts moments de grâce, vouloir corriger les choses. Mais nous savons tous que ça ne dure que le temps d’une étincelle. Qui nous pique et nous excite. On vote et. L’étincelle s’éteint. Morte. Si elle a jamais vécu. On est encore tombé dans le piège à con.
Je sens que je ne voterai plus.
Et ce n’est pas par dépit.
Ce que je sens, à cette idée de ne plus voter, c’est une libération intérieure, comme si un poids énorme, pénible, qui m’oppressait sans que je m’en rende vraiment compte, était soudain levé.
C’est profond.
Ce n’est pas seulement psychologique, c’est physique aussi.
Je respire mieux.
La sensation d’avilissement éprouvée en traçant le petit “x” est devenue trop nette. Ça m’étonne moi-même, mais c’est comme ça. Voter me trahit. Voter trahit quelquechose de trop profond et de trop net dans ma conscience pour que je puisse l’ignorer plus longtemps.
Tout se passe comme si, en traçant le petit “x”, en votant, je me faisais du tort, je m’avilissais, peut-être parce que, en jouant le jeu, je me fais objectivement complice d’un immense mensonge, un mensonge qui va plus loin que le simple conformisme hypocrite de “l’électoralité” truquée et arnaqueuse, un mensonge ambiant, dominant, qui a détourné, avili, pourri la conscience politique, la conscience des sociétés, l’interconnection des êtres, la conscience d’une proportion massive des populations.
Nos systèmes de gouvernance sont vicieux, pourris. Je pense même qu’ils sont irrécupérables. Les écuries d’Augias ne sont plus nettoyables parce que c’est la structure des écuries qui est pourrie. La chaux ne tiendrait même pas sur le sépulcre.
Dans tout ça, l’absence de lucidité et de sens commun, que l’on constate au sein de proportions importantes des populations, y est pour beaucoup, il faut l’admettre – même si cette absence de lucidité a été cultivée, encouragée, induite, fortifiée par toutes sortes de courants intéressés à abaisser et à maintenir dans cet abaissement, comme sous hypnose, surtout l’hypnose massemédiatique, le niveau mental des gens.
Les populations y sont pour beaucoup, quand même, en acceptant passivement l’avilissement qu’on induit en elles.
Elles en sont responsables tout autant que la soif asourique de pouvoir des petits et grands pillards qui convoitent le contrôle, les postes, et contribuent à déstabiliser, voire à détruire, ultimement, en stimulant et en maintenant un mélange toxique d’insignifiance, de sottise écologique et sociale, et de cupidité, non seulement une saine vie collective, mais la vie même de cette planète.
En démocratie, celui ou celle qui ne remplit pas correctement son mandat devrait être immédiatement démis de ses fonctions et remplacé par quelqu’un d’autre. Là où ça ne se produit PAS, ce n’est PAS une démocratie. C’est tout.
“Nos” “démocraties” ne viennent même pas à la cheville de la démocratie qu’on pratiquait en Amérique du Nord avant l’arrivée des Européens. On peut peut-être parler, pour nous, “d’hypnocratie”, de “bouleshitocratie”, de “balounocratie”, de “farçocratie”, “d’électoralocratie” – ou de “crassie”, tout simplement, comme dans “crasse” – mais pas de “démocratie”, pas de gouvernement par la population.
La population ne contrôle et ne gouverne rien. Elle semble – elle semble – parfois le savoir, mais une sorte de paralysie la limite, la restreint, la contraint, la soumet. La prise de conscience ne se produit pas.
L ‘idée de remplacer – sans attendre, remplacer immédiatement tout élu qui trahit son mandat ou qui refuse d’ouvrir les livres ou de dire clairement et franchement ce qui se passe au gouvernement, une telle idée nous paralyse. Nous ne le faisons pas. Nous n’osons même pas imaginer la possibilité de la chose. Curieux. Nous n’osons imaginer ce qu’il faudrait faire pour y parvenir. Ou si nous l’imaginons un moment, quelque chose, au dedans, nous retient, comme une contrainte, une chaîne invisible – accompagnée d’une indéfinissable onde de culpabilité paralysante. Nous ne le faisons pas.
Oui. Nous vivons en hypnocratie. Comme des paralytiques de l’esprit, du coeur. Oui, on nous a dressés. On nous a programmés.
Le simple fait d’en prendre conscience, déjà, c’est un progrès. En tout cas pour la conscience. Et tout part de là.
© Copyright 2009 Hamilton-Lucas Sinclair (Loup Kibiloki, Jacques Renaud, Le Scribe), cliquer
Avons-nous jamais vécu en démocratie? Pétitionne, trace ton x, cause toujours. – Le Petit x du vote: Acte de liberté – ou Pacte de soumission?
Canada, Québec, Ontario … un proto-totalitarisme souterrain persistant. – Canada : Pouvoir dérogatoire canadien et pouvoir dérogatoire hitlérien sont identiques. – Documents de référence – La d’Habilitation nazie mars 1933, pouvoir dérogatoire québécois (1975), canadien de 1982. Essentiellement, les extraits pertinents de la Charte québécoise, de la Charte canadienne, et la Loi d’Habilitation allemande de mars 1933 au complet.
Déclaration universelle des droits de l’Homme – Nations-Unies. Texte complet et intégral Depuis 1982, le Parlement canadien – tout comme chacune des législatures du pays – ont le pouvoir constitutionnel de violer, sans aucun recours légal possible, au moins 18 des 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations-Unies, soit les articles suivants : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 17, 18, 19, 20, 26, 29.
Ce pouvoir dérogatoire canadien, c’est l’article 33 de la Charte des droits et libertés canadienne de 1982, qui fait partie de la Constitution canadienne : Charte des droits et libertés du Canada (1982; lire l’article 33 en allant à la page 48) ; English : Canadian Constitution Act, 1867-1982 (1982; go to page 47, read article 33)
Milgram, la torture, l’abîme de l’obéissance. Les candidats sont légion. – Le danger d’être canadien, le danger d’être québécois
Québec: la clause dérogatoire et la loi 204. – Collusion : Karl Péladeau à Hydro-Québec et la Loi Labeaume-Maltais (loi 204)
Arrêtez de raser les parterres et de massacrer les plantes sauvages. Plus de 500 espèces de plantes en danger au Québec. – Terrorisme domestique et destruction de potagers par les municipalités : Aux profits de quel lobby ? – Invasions de domiciles : Tout se passe comme si on voulait abolir la légitime défense.
Formule 1 et chaises roulantes : Non à la pollution sonore et sciante
L’avortement, le foetus, Morgentaler et la peine de mort : les holocaustes préventifs — Les femen et la Ressurgence de la symbolique nazi, cruelle, et totalitaire ( Petite chronique du chaos présent ) — Vers une harmonie d’enfer : harcèlement, faux viols, chaos du genre : Les fausses accusations de harcèlement sexuel devraient augmenter en France, stimulées par la Loi Belkacem de 2012. La théorie du genre dans la loi Belkacem de 2012. Québec : Bertrand Saint-Arnaud et la théorie du genre en catimini, une entrevue radio.
Étienne de la Boétie, Discours de la Servitude Volontaire (1549-1576) ; Bossard, édition de 1922.
Non-fiction ( des pdf, des liens )