Fin de la pétition contre Charest. Démocratie? Ces pétitions devraient avoir force de loi.

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Le premier ministre du Québec, Jean Charest. Personne n’en veut et il est toujours là. Arrêtons de nous raconter des histoires: nous ne vivons pas en démocratie. Photo Canadian Press.

Les pétitions nationales devraient avoir force de loi.

Les pétitions populaires sont un exercice démocratique vivant aussi important, sinon plus, beaucoup plus même, que des élections statutaires à tous les cinq ans.


Avons-nous jamais vécu en démocratie? Pétitionne, trace ton x, cause toujours.  —  Le Petit x du vote: Acte de liberté – ou Pacte de soumission?  —  Nos démocraties: Liberté ou Soumission volontaire?  —  Canada, Québec, Ontario, clause dérogatoire – Un proto-totalitarisme souterrain persistant


La pétition exigeant la démission du premier ministre du Québec, Jean Charest, se terminait le 15 février 2011; cliquer ici pour aller la consulter : elle dépasse 248 000 (248 252) signatures (note: la population du Québec compterait présentement autour de 7,7 millions d’habitants.)

Mise à jour sans commentaires: aujourd’hui 16 février 2011, la pétition a pris fin il y a quelques heures, à minuit, et le total des signatures sur le site de la pétition n’indique plus 248 252 signatures comme hier après-midi mais 247 379 signatures. Entre hier 15 février 2011 avant minuit, et aujourd’hui 16 février à 09h56, le total a diminué.

Il y a plusieurs autres pétitions sur le site de l’Assemblée Nationale. Certaines sont en cours. D’autres sont terminées.

Toutes ces pétitions sont des répositoires vivants d’une démocratie qui veut vivre.

Que ces pétitions populaires n’aient pas force de loi, ne soient douées d’aucune contrainte législative est, en soi, un témoignage évident du fait qu’en dépit de toutes les singeries auxquelles on peut s’adonner à ce propos, nous ne vivons pas en démocratie.

Un système électoral n’est pas la démocratie. Ce peut être un instrument dans une démocratie – et ce peut être aussi un trucage pour en saboter les principes fondamentaux vivants.  Nos démocraties: Liberté ou Soumission volontaire?


Il y avait cette pétition électronique (lien) pour que le gouvernement provincial du Québec ordonne un moratoire complet sur le forage, l’exploration, l’exploitation du gaz de shale (schiste). La pétition se terminait le 5 janvier 2011. Nombre de signatures: 118 934.

Il y avait cette autre pétition pour exiger du gouvernement du Québec d’abandonner les projets de forage, d’exploration, d’exploitation pétroliers dans les bassins de l’estuaire et du nord-ouest du golfe du Saint-Laurent, de la baie des Chaleurs, d’Anticosti, de Madeleine (Lien:  Exploration et exploitation pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent). La pétition se terminait le 7 décembre 2010. Nombre de signatures obtenues: 7174. C’est peu. La pétition pour demander la démission de Jean Charest atteignait, dans l’après-midi du 15 février 2011, plus de 248 252 signatures! [Mise à jour sans commentaires: aujourd’hui 16 février 2011, la pétition a pris fin il y a quelques heures, à minuit, et le total des signatures sur le site de la pétition indique maintenant … 247 379 signatures. Depuis hier, le total a diminué.]

Ceux et celles qui croient que la démission de Charest pourrait faire lâcher prise aux lobbies – ceux du pétrole, entre autres – ou à l’industrie généralisée de la corruption, s’illusionnent. Il fallait cependant aller la signer pour faire pression – c’est très simple à faire – et c’est certainement loin d’être inutile.

Il faudrait que les pétitions nationales aient une force de contrainte légale et la population du Québec devrait se doter d’une loi du rappel des députés, une loi du rappel solide, claire et incontournable.

Après la catastrophe pétrolière dans le Golfe du Mexique, et ses conséquences, qui sont certainement loin de s’être évaporées comme par enchantement, le fait que la pétition québécoise s’opposant au forage, à l’exploration, à l’exploitation pétroliers dans le Golfe du Saint-Laurent ou à l’île d’Anticosti, n’ait pu recueillir que 7 174 signatures, constitue à mes yeux, une énigme. L’une des clés: les gens sont psysiquement et quotidiennement plus proches des abus et des conséquences nocives de l’exploitation des gaz de schiste (ou shale) – souvent sur leur terrain, et sans permission – qu’ils le sont de forages pétroliers dans le Golfe, au large des Îles de la Madeleine ou à l’île d’Anticosti. Manque d’imagination, manque de perspectives : c’est, à la limite, la vie même de la planète qui est en jeu.


Invisible Person with Enormous Powers. It starts with a “C”, as in “Corporation”,  but it doesn’t end there


La démission de Charest, en soi, si elle se produisait, ne changerait peut-être pas radicalement les menaces d’exploration, d’exploitation, de forages pétroliers dans le Golfe du Saint-Laurent, etc. Les lobbies sont plus puissants que l’État, la corruption est partout (ici, Rapport Duchesneau; ici, liberaux.net)  –  et c’est pourquoi il fallait signer la pétition contre Charest, pour faire pression, mais sa seule démission serait insuffisante.

Cependant, la démission de Charest pourrait permettre de faire naître un véritable nettoyage. Mais les pétitions présentement, encore une fois, ne contraignent légalement à aucun degré même si elles demeurent des exercices vitals et nécessaires. Et parce que contrariée, la vie, en retour, doit s’affirmer. D’autant plus.

Il faut quelquechose pour faire contrepoids aux lobbies; si on signe la pétition pour la démission de Charest, il faut aussi comprendre que la corruption est profondément installée au sein du gouvernement québécois, depuis longtemps, et même au sein de l’État lui-même, et une pétition contre les lobbies des ressources minières, pétrolières ou énergétiques peut envoyer un signal ou le renforcer. Il y a quand même 7 174 personnes qui l’ont fait pour le pétrole, ce n’est pas rien, qualitativement c’est même impressionnant, mais nous vivons sous un règne de quantité.

Une autre pétition d’un grand intérêt par sa portée: La pétition autour de l’effondrement du viaduc de la Concorde, parrainée par le député de Terrebonne Mathieu Traversy .

Rappel: Le 30 septembre 2006 à Laval, au nord de Montréal, cinq personnes ont été tuées par l’effondrement du viaduc de la Concorde, dont une femme enceinte, et six personnes ont été blessées, dont trois gravement. De plus, il semble que les corps des victimes aient été incinérés avant que les proches ne puissent les identifier. Si c’est le cas, ça commence à ressembler à de la destruction de preuves et à de la contamination de scène de crime … Étrange, pour le moins. Le fait signalerait par défaut qu’on pourrait avoir affaire, avec le drame de la Concorde, à un crime.

Autre lien: Sur porte-parole.org un extrait vidéo de Sexy Béton, une pièce documentée d’Annabelle Soutar sur la tragédie du viaduc de la Concorde; au Théâtre Denise Pelletier (TDP) du 9 au 26 février 2011.

Le texte de la pétition autour de l’effondrement du viaduc de la Concorde demande:

a) que l’Assemblée nationale du Québec déclare que l‘effondrement du viaduc de la Concorde n’était pas un « accident de la route »;

b) que l’ANQ modifie la Loi sur l’assurance automobile de 1978 afin qu’un effondrement d’infrastructure causé par l’homme ne soit pas classé comme un accident de la route, et que les victimes soient dédommagées par le ministère des Transports (MTQ);

c) que l’Assemblée Nationale commémore l’effondrement du viaduc de la Concorde en renommant celui-ci Viaduc du 30 septembre 2006 et en invitant les entités responsables de son entretien et de sa construction à financer une œuvre commémorative qui rappellera à tous les usagers de manière visible que nous sommes tous responsables de notre système d’infrastructures publiques.

Date limite pour signer la pétition: 3 mai 2011.

Lien:  Liste des pétitions qu’on trouve sur le site de l’Assemblée Nationale.

Il faut signaler qu’un bon nombre de ces pétitions sont parrainées par Amir Khadir, co-leader et député de Solidarité Québec.


Voici le texte de la pétition électronique qui exigeait (terminée le 5 janvier 2011) un moratoire sur les gaz de shale ou de «schiste», tel qu’on peut le lire sur le site de l’Assemblée Nationale du Québec:

CONSIDÉRANT QUE des travaux d’exploration visant à exploiter le gaz de schiste se déroulent au Québec et qu’ils présentent des risques environnementaux importants, notamment pour l’eau en raison des produits chimiques utilisés pour la fracturation ainsi que l’augmentations des GES (gaz à effet de serre);

CONSIDÉRANT QUE des conséquences environnementales de cette exploitation ont eu des effets dévastateurs aux États-Unis et en Alberta;

CONSIDÉRANT QUE ces travaux soulèvent une inquiétude légitime chez les citoyens et les citoyennes, des communautés ainsi que des élus municipaux qui n’ont pas les pouvoirs d’arrêter ces travaux ou n’ont pas les ressources pour gérer les conséquences de tels travaux;

CONSIDÉRANT QUE le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement a reçu un mandat qui se limite à proposer très rapidement un cadre de développement de la filière des gaz de schiste et que pendant ce temps les forages se poursuivent;

CONSIDÉRANT QUE le Québec est actuellement apte à entreprendre un virage vers l’exploitation des énergies durables qui contribuerait à la diminution des GES tout en contribuant à l’emploi et à la richesse collective dans une optique nationale;

CONSIDÉRANT QU’il est fondamental de décider collectivement de l’exploitation de nos ressources et que l’importance de cet enjeu nécessite une large consultation publique visant entre autres à décider de notre avenir énergétique;

Nous, citoyens québécois, demandons que le gouvernement provincial du Québec ordonne un moratoire complet sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.

Voici le texte de la pétition électronique qui exigeait (la pétition est terminée) l’abandon des projets d’exploration et d’exploitation pétrolière dans les bassins de l’estuaire et du nord-ouest du golfe, de la baie des Chaleurs, d’Anticosti et de Madeleine, tel qu’on peut le lire sur le site de l’Assemblée Nationale du Québec:

CONSIDÉRANT QUE l’estuaire du Saint-Laurent est un écosystème fragile et unique et qu’un accident tel que la marée noire du golfe du Mexique pourrait avoir des conséquences désastreuses;

CONSIDÉRANT QUE la pollution sonore causée par l’exploration représente une forte menace pour les espèces marines, notamment pour les cétacés qui, en plus d’être déjà en voie d’extinction, se trouvent particulièrement affectés par les ondes sismiques;

CONSIDÉRANT QUE, même sans grande catastrophe, l’exploitation entraîne des fuites de pétrole. Selon l’Union québécoise pour la conservation de la nature, 110 millions de litres de pétrole s’échappent chaque année des puits, des pipelines et autres infrastructures de l’industrie pétrolière américaine;

CONSIDÉRANT QUE, même traitées, les boues de forage contiennent beaucoup de métaux lourds et d’hydrocarbures qui se déposent sur les fonds marins;

CONSIDÉRANT QUE des torchères brûlent l’excédent de gaz, émettant ainsi des hydrocarbures et des contaminants atmosphériques qui s’immiscent dans l’écosystème avoisinant les plates-formes;

CONSIDÉRANT QUE le démantèlement des plates-formes pose de sérieux problèmes environnementaux une fois les gisements épuisés. Les règles et procédures à suivre ne sont généralement pas suffisantes pour limiter efficacement les risques environnementaux, l’initiative revenant largement à l’entreprise;

C’est pourquoi les soussignés demandent à l’Assemblée nationale d’exiger du gouvernement du Québec d’abandonner les projets d’exploration et d’exploitation pétrolière dans les bassins de l’estuaire et du nord-ouest du golfe, de la baie des Chaleurs, d’Anticosti et de Madeleine.

Voici le texte de la pétition qui exigeait la démission de Jean Charest, tel qu’on peut le lire sur le site de l’Assemblée nationale du Québec:

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent d’accéder à la demande populaire et des différents partis de l’opposition concernant la mise sur pied d’une commission d’enquête publique sur les liens étroits entre le financement des partis politiques et l’octroi des contrats gouvernementaux;

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent d’accéder à la demande populaire et des différents partis de l’opposition concernant la mise sur pied d’un moratoire sur les gaz de schiste;

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent de négocier, malgré l’opposition d’une forte majorité de la population québécoise, quant aux orientations du gouvernement et aux mesures prévues dans le budget deux mille dix;

Les signataires de cette pétition demandent la démission du député de Sherbrooke en tant que chef du gouvernement et premier ministre du Québec.


Lien vers le site de Steve Brosseau, l’initiateur de la pétition parrainée par Amir Khadir et exigeant la démission de Jean Charest: Le Mouvement Citoyen National du Québec (Mcnq).


 

© Copyright 2010 Hamilton-Lucas Sinclair (cliquer)

 

Avons-nous jamais vécu en démocratie? Pétitionne, trace ton x, cause toujours.

Le Petit x du vote: Acte de liberté – ou Pacte de soumission?

Nos démocraties: Liberté ou Soumission volontaire?

Canada, Québec, Ontario, clause dérogatoire – Un proto-totalitarisme souterrain persistant

Canada: Pouvoir dérogatoire canadien et pouvoir dérogatoire hitlérien sont identiques.

Milgram, la torture, l’abîme de l’obéissance. Les candidats sont légion.

Invisible Person with Enormous Powers. It starts with a “C”, as in “Corporation”,  but it doesn’t end there…

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