Rasez les Cités

Ludwig Meidner, peintre allemand, 1884-1966. The Burning City; date de 1913. Source en cliquant sur l'illustration.

The Burning City, 1913, Ludwig Meidner, peintre allemand, 1884-1966. Source en cliquant sur l’illustration.


Loup Kibiloki  ( Jacques Renaud )

Rasez les Cités

poésie

Évocation cryptée du verbe, du rêve,

et d’un puissant possible

texte revu, remanié, ré-écrit par l’auteur

 


Montréal 1975, 1987
Saint-Zénon 2009


Autres suites poétiques  :   Les Enchantements de Mémoire  –  Sentiers d’Étoiles  – Électrodes  –  Vénus et la Mélancolie  –  Le Cycle du Scorpion  –  Le Cycle du Bélier  –  La Nuit des temps  –  La Stupéfiante Mutation de sa Chrysalide



© Copyright  1975, 1987, 2009 Hamilton-Lucas Sinclair ( Loup Kibiloki, Jacques Renaud, Le Scribe ) – cliquer pour lire les conditions d’utilisation. Entre autres: Toute exploitation commerciale interdite.


Lien sur l'image.

Batik Sehir, à Kekova, Turquie :  La Ville engloutie (The Sunken City). Lien sur l’image.

 


 

0

Je ne travaille pas
sept jours par semaine.

Sept nuits par semaine,
le rêve travaille.

Le jour est dans le rouge.
La nuit dans le noir.
Sept heures par nuit.
Sept nuits par semaine.
Sept heures par nuit.
Sept nuits par semaine.

Mes jours sont dans le rouge.
Mes nuits dans le noir.
Éclats d’étoiles.
Éclats de mondes.
Sept heures par nuit.
Sept nuits par semaine.

Montréal Yin.
Montréal Yang.

Le jour est dans le noir.
La nuit est dans le rouge.
Le jour est dans la nuit,
plein de dettes.

Sept nuits par semaine,
sept heures par nuit.
Black semaine.
Black seven.
Black semaine.
Black sève.

Never locked out.
So soft.
Black laine.

Never on strike.
Never locked out.

Le pétrole monte.
Le loyer aussi.
Black love.
Tide.
So soft.
Tide.
So awful.
Tide.
So mild.

Les connards klaxonnent.

Dreams rushing in, non-stop.
Tide.

Tough is the rope on which it treads
sept nuits par semaine.
Sept heures par nuit.
Raide comme un cri d’impuissance tue.
Raide comme un cri d’impuissance kills.

Love.
l’m in love with a dreaming cipher.
Love.
l’m embroiled in a cipher
filled with love and dreams.
Love.
Dieu que c’est doux.
Dieu que c’est puissant.
Black seven.
Soft laine.
Black seven.
Lune aime
sept nuits
par semaine.

It’s a dreaming world
in a dreaming town
in a dreaming man
sept nuits par semaine.

It’s a dreaming man
in a dreaming town
in a dreaming world
seven nights a week.

It goes on
and on,
and on.

A dreaming man
in a dreaming town
in a dreaming land.

Black seven.
Black sem.

And on.
And it goes on.
And on.

I dream within the black cipher
on, and on, and on,
and the black semaine gets filled
et ainsi font font font
the dreaming black town
and the dreaming black land
and the dreaming black world
within the black cipher
brimming with words and colors
full of fun and horrors.

1

Black seven.
Black is a cipher.
So is seven.
Sept nuits par semaine.
Bouillons de ciment.

Le sommeil.
Le sommeil est intense.

2

A man is holding a gun in his hand.
A bird is singing on his forearm.
The god-bird says.
But.
Neither God nor the bird said so.
God said nothing.
God is saying. Sept fois sept.
And the bird within the black seven sings.
And that’s aIl there is to it.
On tv, the guy pleads, no comment, please,
no comment.

Hang him.
It’s over.
Rasez la ville.

3

Il était fou d’amour
dans la clameur levante.

Soleil étroit
comme un cure-dent
pris dans les dents.

Black seven.

Je dormais
en marchant
sept fois
en profondeur
sept fois
dans la profondeur du bonheur
sept fois
dans un royaume d’écureuils et de feuillus.

4

Lave de lueurs,
sang d’amour et lumière,
grande fraîcheur au front,
ruisseau de connaissance.

Bave de chaos
je chanterai ton ventre.

Black seven.
Golden black seven.
Chouette.
Hibou.
Harfang.
Corbeau.
Enfant.

Il y a sept métamorphoses
dans chaque unité
du grand black seven
et ça s’étend
comme une roche qui tombe
du firmament.

5

Son haleine
est un oiseau noir qui vole,
fascinant,
dans le vent,
qui respire
loin, loin, loin,
sans borne.

Black.
C’est la nuit qui l’engèle à sa vie
et réprouve
le feu dans la cuvée horrible de mourir.

Seven black
sets itself
on the same wavelength
as any seven
that any seven
can find
et tout est possible,
tout est terriblement possible
tout est libération possible
tout est vibrant de mutation.

Seven tourne
comme une hélice d’ivoire et d’ébène
qui rase tout
en dansant
dans le feu crépitant
du mystère
du noir sept luminescent.

Bleu foncé.
Bleu.
Bleu indescriptible.

6

Montréyin
Montréyang
Bacardi yin
Bacardi yang
Montréal yin
Montréal yang
Montréal.

Seven wings.
Sept ailes.
Chiffre, cipher, ça file.

Black seven sept,
seven black sept.
Birds. Golden black.
Birds. Golden hibou.
Golden hibou, seven, seven.
Seven golden hibou s’élèvent dans la nuit
en déployant les présages.

Harfang, ton heure est un géant.

7

Son haleine est un oiseau noir qui vole
dans le vent qui blasphème loin sans borne.

Sand et sable fin.

Gelée de parures.
Immensité mûre
du mur immensité.

Cat seven. Cryptic.
Cat seven. Crypté.
Seven cat crient.
Medium or.
Medium or.
Amen.
Nemea.
Nem.

Les signes,
le sept,
le sort.

Sunrise
rasant
la ville.

Sept est dit.
Sept est dit qu’il serait.

8

D’où naît-il?
C’est le silence.
On parle du chien d’or.

Om.
Love is grounded
in the slow seven sève.

Black seven hivebee.
Bizzz.
Ève.
Amen.
Nemea.
Nem.
Or Nem, Nemea, Nem.

Scratch seven times, scratch.
I dont understand. I don’t understand. I don’t understand.
Just create a world. Just create a world.
Scratch it seven times,
then watch its galaxies
burst into laughters.
This is Shiva.

9

D’où lui vient l’euphorie?
Et d’où, l’abîme ouvert
où il tombe comme une perdrix?

C’est venu.

Doux, l’abîme ouvert.

Doux.

Seven dark miniprophets
and Blanche-Neige singing
and there are trumpets,
but a violin beats them all
while the wolf
immerses himself
into
deep,
deep,
deep
meditation
on Vivaldi.

Il navigue en la nuit.
Immobile et glacé.
Sur des lacs immobiles et glacés.
Seven black heads.
Seven beautiful black heads.

Il navigue en des lacs immobiles et glacés.

Tout est amour. Bene. Bene.
Tout est benêt.
Amour. Amour.

Seven black crosses on the mountain.
On the sacred mountain.
On the royal tit.

Sept fois le rituel.
Ça n’arrête jamais.
Sept fois tout le temps.
Sept fois.
Sept fois le rituel.
Sept fois sept dieux libérateurs.
Sept.

10

Des lacs immobiles et glacés.

Des landes glacées,
immobiles,
délirant d’un blanc pur
qui éclate
et qui crow
et qui crisse
et qui faille.

Frisson d’or
frisson d’argent.
Craque.
Cou d’hibou. Cou. Cou. Cou d’hibou.

D’abord il craque.
Ensuite il craque.
À la fin il craque.

Craque. Craque. Craque.
Craque et coupe.
Craque et croque.
Coupe et craque.

Mots barbares
dans le noir.

Cri dur,
dur cri. Cosmo. Cosse. Cos.
Cosmo. Cosse. Cosse. Moss.

Mouche de cosse,
mouche de coche,
papillon d’océan moche.

Rasez la ville.

Rasez la ville.

11

Un frisson de vent bleu
glisse aux souches qui perlent
et la lune s’écoule
le long des bâtiments
des buildings et des gens
comme un or bleu d’argent.

Montréal perles
Montréal yin
Montréal étang
brisant
son carcan
par masses délicates
qui coulent sur les lattes
où la lune se dore
où la lune s’endort
aimantant en silence
ses lueurs comme des perles
qui crient
dans des coupelles
d’argent
qui sont des médailles
d’antan
enfoncées par du contondant
sur les trottoirs
bleutés,
amollis
par la pluie,
pendant que le chiendent
dans la nuit
pleure et luit
de rosée,
excité,
poignardant l’asphalte
par en-dessous
avec ses milliards de dents sciantes et vertes.

C’est le seigneur qui saigne l’or.
Gott’s gold ist blue.

Mist
simoun
blue
où se mirent des lumières de perles
celles des larmes d’amour de la lune qui bêle
et qui appelle
les marcheurs
à marcher
sur les marches qui montent
vers la jungle éternité.

Il pleut.
Bleu.
It’s raining bluish gold in my throat.
And I sing. I sing. I sing.
Yin. Tchin. Tchang and Yang.
Yin. Montréal Yin.
Montréal Yang.
Blue gold, goutte bleue on my chin.

12

Montreal
is love,
soft;
and rain
is dripping
it’s blue gold
on my chin.

13

Les larmes
de la lune
qui bêle
et qui lève
et qui coule
et qui boule
et burine
des hideurs
et des charmes de ciels
et des charmes de fiels
qui me hissent en leurs fiels
qui me hissent en leurs ciels.

Elle est démente et douce
et doucement démente.

Molle et insignifiante.

Elle pleut bleu tranquille sur le ciel
et l’asphalte étripée est un miel
noir comme un tapis magique
volant au milieu d’une nuée de corbeaux.

Sept. Seize.
Quarante-neuf. Treize.
Sept fois sept quarantine out.
Neuf.
New.
Neuf neuf neuf.

Elle est grâce et noire et sept.
Sept effrayant.
Double triple et chanceuse.
Sept.
Noire seven. Black sept.

14

Burine des coeurs
sur les murs de la peur
sur l’empoussièrement
d’eau gelée où sommeillent
les nuits bleues, les merveilles.

Phares. Autos. Trop. Tao.

Pas de pitié.

Rasez la ville.

15

Aimer.
Chaînes aux mains, chaînes aux pieds.
Aimer.
Chair de chêne.
Crème de chair.
Chair de crème.
Chêne.

Tête dure bondée d’emphétamines,
les connards klaxonnent
dans le néant
multicolore.

Montréal est un arbre de chair
bondé comme un grand chêne Yin.
Avec une croix dessus.
Avec une croix dessous.

16

La clameur lève
et tremble à sa lèvre.

Les laves,
les lueurs,
coulent en tous sens
et chantent.

Les laves,
les lueurs
crient,
brûlent.
Les connards klaxonnent.

Les cloches sont mortes.
No bells anymore.
Only price, profits, greed, bills and money.

Le ciment s’acharne
à rappeler le sens
dont il est sillonné.

Les cloches carillonnaient.
Elles ne carillonnent plus.

Le ciment s’acharne
à rappeler la hâte
dont il est martelé.

Doucement.
Douce.
Doucement.
Doucement semant.
Doucement semant.
Tout azimuth semant.
Toute contrée semante.
Tout pays semant.
Toute langue semante.
Tout.
Tout.
Tout.
Tout éclate d’une colère solaire,
tout éclate d’une colère solaire,
tout éclate!

Rasez! Rasez la ville!

17

Laves de lueurs,
sang d’amour et lumière,
printemps intempérants.

Chante l’amour ténébreux
plein de bleu.

Tes ailes sont si belles,
ton feu est si bon Dieu.

Montréal c’est l’éternité du regret d’être là
à la place du vrai.

Le ciel trop pur
n’a pas encore vu.

Nous vivons
dans un immense océan bleu transparent
où les cités grouillent
comme de gigantesques poings d’asticots serrés,
gluants, glissants,
unis par la haine,
collants de laideur
dans l’insignifiante purée du néant klaxonnant
et qui crient, qui crient,
qui crient, crient, qui crient,
qui crient, qui crient,
crient.

Rasez la ville.

18

Les têtes les plus hautes
brillent sous l’eau de l’air.

19

L’hydre naissait
par de l’ombre et de l’hydre.

Remontaient
les morts d’Our
en Chaldée.

J’enchanterai
ton doux coeur de géante.

J’embrasse le matin
tes têtes à venin.

Je vais boire au matin
ta bave étincelante.

En chantant ce matin
je t’ouvre le chemin.

20

Il marchait doré
dans les plaines de neiges.

Se métamorphosait
sept fois
du noir au blanc
en passant par le rouge
le plus étincelant.

Des palmes de cigales
à chaque instant montaient.

Il concassait du pied
le béton
qui flambe
en chutant.

Il buvait du café
dans un coin de la chambre.

Il brillait comme du sang
trop rouge et trop charmant.

Red seven, diable aimant
démon du noir, du feu
démon du noir, du jeu
démon du noir démon de Dieu.

Sept fois noir comme la nuit
dans notre coeur, tu luis.

Métamorphoses rouges,
métamorphoses vertes,
métamorphoses noires
dans l’antiglotte tonnent.

Les gouttes tombent
tac tac
des feuilles
tac
de l’arbre,
les gouttes tombent
du métronome.

Concerto d’harmonie infinie.

Rasez tout.

21

This morning is a burning desire.

Scratches
and birds
on the sidewalks.

Puffs of oil
creeping in the eyes
and pulling the nose
down to maladie and hell,
down to the hellish core
of the whole chibagne.

21

God thinks.
God doesn’t think.
God is thinking.
God doesn’t think
when a bird shoots straight
from his golden forearm.

God is the shot,
God is the bird,
God is the target,
the shot isn’t God,
the bird isn’t God
the target isn’t God,
God is all
but all isn’t yet God.

It will come.

Rasez la ville.

22

Another dépanneur has been killed.
Dark blue-eyed asphalt is stained.
Dark stop.
Killers are killing.
Perle brisée.
Mauvais sommeil.
Pas de sommeil.
Pas.
Pas de.
Rêve.
Pas de.
Pas. Pas. Pas de.

23

Les enfants
dévorés de punaises.

Les serpents charrient
de noirs parfums
et se tordent comme des tresses
en chutant.

Le regard des serpents
sonde la plaie
et peut y lire
l’Histoire immonde
qu’on a cachée.

Riddle of the girl.
Hurle.
Hurle. Hurle.
Et s’apaise en dedans où c’est lisse,
lent
et puissant.

Les enfants
par milliards
affluent
des quatre coins du monde.

Ils murmurent doucement
le retour de la vie
de la respiration et du rire,
la désintégration des gratte-ciels,
des autoroutes
et du béton
en tapant du pied
sur le sol
qui signifie soleil.

Dévorés de malaises,
riant dans la neige,
les enfants de demain
construisent un grand refuge
de neige et de distance
dans un pays lointain,
superbe et très serein,
un refuge,
demain,
lointain.

Des jeux d’arbres
et de plantes
pour leurs milliards de mains
qui tapent
et battent le rythme de demain.

24

Dites-moi quelque chose.
Comme anciennement.
Enfants.
Enfants.
Comme anciennement.
Autour du feu caché.

Nous sortons des jungles du dedans.

Nous avons parcouru les domaines,
les sombres.

Nous avons traversé
l’opaque mur de haine.

Nous venons de la terre.
Nous venons du dedans.
Nous débusquons les peines.
Et nous ne savons pas.
Mais nous prions.

Cette ville a des larmes bleues
plus douces que les nôtres.

Il lève en nos déserts
un nouvel enfer.

Décrivez-nous le vôtre.
Et nous le réduirons.

Notre amour inondait.
Les anses étaient fétides.
Nous avancions émus.
Étapes perfides.
Du sang.
Des cris.
Des bombes.
Votre ville a des larmes bleues comme des ondes.
Friselis doux d’animal aux couettes blondes.

Montreyin.
Montreyan.

C’est ici
que tout finira
dans le craquement des commencements
et la cité sera rasée.

Ton âme est inconnue.
Circulaire et secrète.
Comme un zéro plein d’septs.
Autobus 27.

Ultimes tourments d’un tourniquet qui flanche
dans les rires d’enfants
qui déboulent
comme cent avalanches
et qui démantibulent tout
d’un coup.

Demain passera la moppe
et l’asphalte crèvera comme un volcan
sous les assauts
du dedans.

Craquelures bleutées.
Céramiques.
Heure du café, heure du thé.
Nelligan au mur.
Nelligan et lecture au mur.
Poème de Nelligan.
Céramique au mur.

Pas de sermon, un poème.

Black seven, ta chance.
Black seven, ta grâce.
Black seven, Te Deum.
Black seven, gomme baloune.
Black seven.

Metro.
Cosmos.
Metronomos.
Metrocosmos.
Metro.

25

Notre feu est vivant,
notre feu blanc qu’appelle
le grand brûlot coulant
dans les os et les veines.

Plaines d’argent
marbrées de neige,
brouillards blancs
dans le matin beige
que baignent
l’ambiance et le bleu.

Montréal me tire
sept fois un cri d’amour
qui recommence le matin
sept fois.
Sept fois l’entraille éclatée.
Sept fois.
Sept cris d’amour silencieux comme des épées.
Sept fois
comme sept fois le rire de sept cents bébés.

Sept fois,
le temps
craque.

Sept fois,
la branche craque.

Sept fois
en une seule.
Sept.
Sept en amour.
Sept est en amour
Sept est en amour avec la ville,
l’enlace de ses lianes
et la fait craquer
enfin
comme une barrique vide
qui cède au plein.

Sept entoure
en se cassant
la ligne du temps
tout le temps.

Écoutez craquer le temps
sept fois
tout le temps
avant la fin des temps.

Ce n’est pas elle.
Rasez la ville.
Ce n’est pas elle.
C’est le temps.

26

Ces lumières fortes
et ces éclats dorés
si doux dans la soudaine émotion de l’été.

Ces longues lampées de pluies douces et tranquilles,
ces coulées ennivrantes
de l’air qui pulse et chante.

Ces émotions prenantes
de l’air qui pulse et chante.

Ces émois qui s’étendent
dans l’air qui pulse et chante.

Ce soleil qui pleut
plein d’air qui pulse et chante,
plein d’ombre corporée.

Marche et cogne dans l’homme.
Sept ans de métronome.
Marche et cogne dans l’homme.
Sept heures pour le bonhomme.
Marche et cogne le bonhomme. Sept heures.

Ce mystère nous attrappe
nou accraque
et nous traque
au fond noir
du sommeil
que rien tarit,
qui crie.

Rien ne tarit le coeur qui vibre
et vous saurez
sept fois
du fond noir du monde;
sept fois
la mort explose et s’étend
comme l’eau d’un firmament brûlant.

Sept fois sept. 13.

Bereschit bara Élohim tout l’temps.
Et ha-schamaïm
va-et
Ha-Haretz.

Un jardin sauvage
rasera la ville.

27

Follow down.
Follow up.
Follow up and breathe.
Beware.
The song.
Omen.
They perch and fly.
The dove is a false one.
God knows why
only the eagle dives.
God knows why.

No.

God doesn’t know why.

God is knowing
and knowing isn’t God
and God is why
and why isn’t God.

The Divine filling.

28

J’entendais tomber
les pagaies sur le sable;
j’entendais
ton pied
nu
piétiner.

J’entendais monter l’appel sourd,
prenant,
l’appel sourd enfermé dans les vases,
l’éternel appel
qui presse dans les phrases
et coigne comme les marteaux de l’orage,
comme le vol rapide d’un chaos d’images,
comme un long bouquet d’éclairs
qui se brisent en craquant
dans le beau bas ciel bleu foncé
qui refroidit la peau.

Je sais que tu parlais,
que tu marchais
les yeux ouverts
dans l’ombre d’Ygdrasil et du Nord,
dans l’ombre de l’arbre Ygdrasil où tu brilles
comme un éclat de rocher noir,
où voulait percher
l’oiseau cassé
que ta blessure brûle.

P’pa!
Six paquets cirés
de belles cartes de hockey
pis fuck off la télé.

Marcher.

Cessez de raser les murs!

Rasez la ville!

29

Soleil tu pleurais
des larmes dans la neige.

Un vaste écran de mort
sectionnait tes rayons.

Tu souffrais en explosant.

Ici-bas, dans ton sang,
bruissait comme un murmure
l’enfant de la mémoire-nature:
Pan
Pan.
L’enfant de la mémoire-nature:
Cernunos
Pan
Pan.
Black seven
assis
sous l’arbre le plus vert,
l’arbre au vert le plus dark
du parc,
sept fois vert
comme le plus vert
des verts darks
du parc,
sept fois Pan noir,
sept fois noir
Pan,
sept fois Pan
dansant
dans le noir
du soleil
montant.

Le ciel était profond,
noir,
pour la septième
et septième fois.

Il a frémi. J’ai ri.
Il a ri. J’ai frémi.

The sun is diving,
the land is drinking,
black seven et black king,
hear the lure of the ring.

You and me, enfant.
Le sept est bien vivant.

Black seven et black man.
Black seven et black laine.

This is a mystery
que j’aime.

This is a mystery.

We’re dreaming it
seven nights a week.

Craque un cri d’or
dans le coeur du miroir.

Craque un pas d’ogre
sur le bois du hangar.

Dehors,
le soir,
une étincelle d’or rêve
au mystery du temps.
Temps.

Le mystery du temps.

Black seven.
Sept nuits par semaine.
Dors.
Black seven et black laine.
Dors.
Dors.
Rêve.
Bourdonne, bourdonne, bourdonne,
jardin sauvage, bourdonne, bourdonne,
bourdonne
et

rase la ville.

 

1975 – 1987 – 2009


 

Autres suites poétiques  :   Les Enchantements de Mémoire  –  Sentiers d’Étoiles  – Électrodes  –  Vénus et la Mélancolie  –  Le Cycle du Scorpion  –  Le Cycle du Bélier  –  La Nuit des temps  –  La Stupéfiante Mutation de sa Chrysalide



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1 Response to Rasez les Cités

  1. Le jour est dans le rouge.
    La nuit dans le noir.
    Sept heures par nuit.
    Sept nuits par semaine.
    Sept heures par nuit.
    Sept nuits par semaine.

    xneou wnru wmpux tux ejjr pyxru xniyr

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