Étienne Chouard, Denis Robert et la Loi Gayssot. Il n’y a plus d’opinion : Une loi n’est pas une opinion. Une épée a toujours deux tranchants. (Carnet de Notes)


Étienne Chouard (photo L’Obs)


Étienne Chouard est un penseur français dissident, un artisan du projet de Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC).  Très apprécié.  Généreux.  Aimé.  Travaille sans se ménager à retisser la trame du démos français.  Étroitement associé aux Gilets Jaunes en France.

Il a été intervioué par un certain Denis Robert sur un canal Youtube, Le Média.  C’était une entrevue qui devait, dit-on, permettre à Étienne Chouard de contester la “mauvaise réputation” dont ses ennemis politiques l’affublent.  Voir la vidéo relayée plus bas.  C’est une vidéo-compilation diffusée sur le canal Le Pixel Mort, YouTube.

Denis Robert va “gluamment” piéger un Étienne Chouard “naïf” en lui posant une question  sur les “chambres à gaz,” une obsession en France, bref une question à laquelle toute réponse relève non plus d’opinions multiples, mais d’une loi-gourdin, la loi Gayssot, qui impose rigidement la réponse à donner sous peine de sanctions sévères.

Étienne Chouard va tomber dans le piège.   Ce qui m’a spontanément inspiré ce qui suit.

Une épée a toujours deux tranchants.  La seule réponse possible à cette question sur les chambres à gaz (ont-elles existé, oui? non? un peu? beaucoup? peut-être?  je sais pas, je sais, etc.) n’est même pas dans la loi Gayssot, elle est la loi Gayssot, —  quel que soit, d’ailleurs, ou quelqu’aurait pu être, le libellé, le texte de la loi Gayssot.  Il n’existe en France aucune opinion sur les fameuses chambres à gaz des camps de concentration nazi, toute opinion a disparu, elle a été transformée en loi: une loi n’est pas une opinion, c’est une loi.

Il n’y a plus d’opinion, quelle qu’elle soit.  Les deux gluants qui interviouent Chouard le savent.

Ce que Chouard aurait dû répondre aux transparentes gluanteries des deux types, au lieu de s’engager dans un échange intelligent avec les deux types qui réussirent à l’embarquer, c’est trois syllabes : «Loi Gayssot.»  «Autre question?»  C’est tout.  Et laisser Denis Robert échapper son hochet et essuyer son visage en sueur avec sa bavette.

C’est tout.  Trois syllabes. C’est tout ce qu’il y a à répondre.  Les deux larrons qui voulaient  piéger Chouard auraient pu insister, répéter, et répéter l’invite, Chouard aurait pu alors simplement, calmement, comme il le fait toujours, menacer de les dénoncer ou de les poursuivre pour harcèlement dans le but de pousser un citoyen français à violer la loi française en donnant une “opinion” sur les chambres à gaz (quelle que soit cette opinion  –  peu importe), opinion que les autorités ont anéantie en transformant TOUTE OPINION sur les chambres à gaz EN LOI.

Il n’y a pas d’opinion en France sur les chambres à gaz, l’opinion — comme l’intelligence  —  ont été éliminées par la loi.  N’importe quelle “opinion” sur la question, y compris celle que pourrait suggérer le texte de la loi Gayssot, est une illusion d’opinion.

Depuis quand une loi est-elle une opinion?

La seule réponse aux Denis Robert de France est :  «Loi Gayssot». Trois syllabes. C’est tout. Disque fêlé. Broken record.  Et qu’ils aillent au diable.  Et qu’ils cessent de harceler.

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Écrivain.
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4 Responses to Étienne Chouard, Denis Robert et la Loi Gayssot. Il n’y a plus d’opinion : Une loi n’est pas une opinion. Une épée a toujours deux tranchants. (Carnet de Notes)

  1. Simon Conley says:

    Great post thankss

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  2. Pierre Martin says:

    Tu sais qu’un groupe bien organisé pourrait foutre la merde via les tribunaux. Épée à double tranchant tu disais?

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    • Pierre Martin says:

      Tu serais partant?

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      • T’avais pas fait de faute à “tranchant” : syntaxiquement, ce n’est pas “deux tranchants”, mais “le” tranchant (qui est double).

        Je suis tombé sur c’qui suit, c’est de Sun Tzu : « Je suppose que vous commencez la campagne avec une armée de cent mille hommes…» Non, c’est pas le cas, que j’ai dit à Sun Tzu.

        Il a dit : « Je suppose que vous commencez la campagne avec une armée…» Non, c’est pas le cas, que j’lui ai dit.

        Il a dit : « Je suppose que vous commencez la campagne…» Avec quoi? j’lui ai dit.

        Sun Tzu m’a dit : « Bon, d’une part je vois que vous n’êtes pas un roi, mais de l’autre, je vois aussi que vous n’êtes pas un con. Pourrais-je vous consulter encore à l’avenir? »

        Oui Sun Tzu, j’ai dit. Mais vous l’dites à personne.

        Sun Tzu m’a dit : « J’suis pas un con…»

        Ça fait longtemps que je l’sais, j’ai dit, et comme vous avez déjà dit, vous vous rappelez? « Vous ne commencerez ni ne terminerez jamais la campagne hors de saison. »

        Il a dit : « Oui, je crois m’rappeler. »

        On s’est serré la main et on s’est quitté. Jusqu’à la prochaine.

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