Milgram, la torture, l’abîme de l’obéissance. Les candidats sont légion.


chair-torture

La Chaise à Torture, ou “Chaise de Judas”, a été utilisée en Europe jusqu’au 19ième siècle.


  « [ Les chiffres de Milgram indiquent que nos sociétés ] ne manquent pas “d’honnêtes gens”…   prêts à collaborer comme informa­teurs, délateurs, rapporteurs, prêts à se mettre sans protester, … souvent avec plaisir et empressement, au service de toutes sortes d’entreprises de cruauté, de mensonge, de nuisance, de sabotage de carrières ou de vies professionnelles, de sabotage de relations de couples ou de relations familiales, au nom de la sécurité d’État ou sous la pression ou à la demande de certaines personnes en position d’autorité, ou de services secrets ou spéciaux, officiels ou offi­cieux, ou de certains groupes militants dominants, comme les féministes, par servilité, par malice, par sottise, ou pour du fric, … ou pour tout ça en même temps.  Ou même pour rien»


«  Qu’elle se défende contre la douleur en suppliant qu’on arrête, ou qu’elle appelle au contraire sur elle la torture, la victime du tortionnaire n’est pas prise au sérieux, son statut d’impuissance est écrasant : la victime est évidemment dénuée de tout prestige, elle n’a aucune autorité morale ou symbo­lique.  La victime est rien. »

On peut voir deux documentaires vidéos au bas de l’article



I

Le pouvoir déroga­toire de la Constitution canadienne permet, depuis au moins 1982, au Parlement Canadien, à l’Assemblée Nationale du Québec, aux législatures provinciales et territoriales canadiennes, d’imposer légalement la torture, en toute impunité constitutionnelle, en rendant notamment possible (par l’article 33 de la Charte canadienne “des Droits”) la suspension complète de toute protection contre les traitements cruels ou inusités (article 12).

Mais pour que la torture s’impose comme pratique courante légalement et constitutionnellement, c’est-à-dire ouvertement et publiquement –  ce qui ne se fait pas, du moins pas encore ( certains passages de  Canada, Québec, Ontario …  un proto-totalitarisme souterrain persistant évoquent la question ), il ne suffit pas que l’esta­blishment politique d’un pays se soit donné ouvertement, et depuis longtemps, –  ce qui indique une intention évidente, ou du moins “un désir” –  le pouvoir constitu­tionnel de le faire, comme c’est le cas au Canada.

Les esprits pratiques auront raison de dire qu’il faut des tortionnaires.

Sinon les dispositions constitutionnelles qui autorisent le recours sans limites à la torture ne valent pas le papier sur lequel elles sont écrites.

En fait, les tortionnaires potentiels ne manquent pas.  Dans la deuxième partie de cet article, j’essaie d’évaluer approximativement leur nombre pour une société donnée.

Ces nombres, basés sur des extrapolations à partir des statistiques issues des expériences de Milgram, des plus extrêmes au plus conservateurs, sont littéralement effarants.


  Note  :   L’article que vous lisez est tiré d’un ouvrage de l’écrivain Jacques Renaud ( Le Cassé, 1964 ), paru en 1993, et intitulé La Constellation du Bouc Émissaire.

Le texte a été révisé et en partie adapté par l’auteur – surtout pour les statistiques de recensement.

On ne trouve plus La Constellation du Bouc Émissaire sur le marché mais on trouve encore l’ouvrage, à l’occasion, en bibliothèque, et il est graduellement en voie de rediffusion sur ce blog.

À l’époque de la parution de l’ouvrage, l’idée même d’associer “Canada” et “torture” n’existait pas. Pourtant, tout pousse à dire qu’il y avait longtemps qu’en haut lieu l’idée était acquise…


Plusieurs connaissent les expériences menées entre 1950 et 1963 par le professeur amé­ricain Stanley Milgram de l’université de Yale, aux États-Unis.

Si on ne les connaît pas, il faut les connaître.

Les expériences de Milgram furent reprises ailleurs dans le monde, par d’autres sci­entifiques, entre autres en Allemagne et en Ita­lie. Elles aboutirent aux mêmes résultats. À ma connaissance, la procédure suivie par le professeur américain et ses adjoints n’a jamais été remise en question.

Voici en résumé en quoi ces expériences consistaient.

Dans une pièce, un individu est attaché à une chaise. Il est relié à une console par des électrodes et des fils électrifiés (apparemment électrifiés).

Un autre individu prend place devant la console.

La console est munie d’un jeu de manettes graduées, chacune permettant d’envoyer des décharges (apparemment) électriques de plus en plus puissantes à l’individu atta­ché à la chaise (apparemment) “électrique”.



Les plus puissantes décharges sont clairement identifiées comme mortelles.

L’expérience a officiellement pour but de démontrer que “des sanctions, exer­cées de façon systématique contre un indi­vidu, ne lui permettent pas d’améliorer les performances de sa mémoire” (La Torture, La nouvelle inquisition, Daniel Bacry et Michel Ternisien, Fayard, 1980).

Oublions le but officiel de l’expérience. Sous le couvert de ce thème d’expé­rience, Milgram et ses collaborateurs sont à la recherche de tout autre chose.

Deux individus, celui qui est attaché à la “chaise électrique” et celui qui se tient auprès de Milgram (son “assistant”, vêtu d’une chienne blanche) sont des comédiens professionnels rémunérés. On les a engagés aux fins de l’expérience et ils en connaissent le but.

Il n’y a qu’un véritable “cobaye”. Ce dernier ignore le but réel de l’expérience. C’est ce cobaye qui va pousser les manettes de la conso­le, face à laquelle on lui a demandé de prendre place, chaque fois que le comédien sur la chaise électrique va répondre fautivement à un mot tiré d’une liste et prononcé par le “cobaye”, et auquel la victime doit associer correctement un autre mot. Si la victime “se trompe”, elle “reçoit” une décharge électrique.

Celui des deux comédiens qui se trouve sur la “chaise électrique”, engagé par l’équipe de Milgram, a bien répété son rôle. Au début de chaque expérience, ce comédien va prendre place sur la chaise électrique à la suite d’un “tirage au sort” pipé, “tirage au sort” entre lui et le cobaye, et qui désigne toujours le comédien – et c’est toujours ce dernier qui se retrouve sur la chaise.

Le véritable sujet de l’expé­rience, celui que Milgam observe, ne sera donc jamais le comédien professionnel assis sur la chaise électrifiée.

Le véritable sujet de l’expé­rience, le “cobaye” qu’on observe soigneu­sement, c’est le volontaire qui prend place devant la console munie de manettes et qui rece­vra des instructions et des ordres de Milgram ou de son collaborateur (ce dernier, un comédien aussi, rappelons-le), selon diverses variantes de l’expérience.

Soulignons que le volontaire, le cobaye qui s’ignore, a été payé avant que l’expérience ne commence et il peut donc, s’il choisit de le faire, abandonner l’ex­périence à n’importe quel moment et s’en aller en gardant son argent, sans aucune pénalité ou perte de revenu.

On va demander à ce volontaire d’en­voyer des chocs électriques, dont il ignore qu’ils sont fictifs mais dont il peut lire clairement l’intensité et le degré de dangerosité que les tableaux de la console attribuent à chaque manette.


Waterboarding: Le supplice de la noyade ou de l’étranglement par l’eau. Une encre de F Monchablon.


L’échelle graduée des chocs: de “légers” à “mortels”

Le comédien assis sur la “chaise électrique” connaît bien son rôle.

Il a pour instruction, comme on l’a vu, de réagir aux “chocs électriques” fictifs et de mimer avec le plus grand réalisme pos­sible les réactions normales aux décharges électriques selon une gradation rigoureuse de réactions, réactions qu’il a soigneusement répétées.

Le volontaire à la console (le cobaye) va rece­voir l’ordre d’augmenter graduellement le “voltage”. Il va le faire sous les ordres d’une autorité respectée et à laquelle un prestige est naturellement attaché: l’autorité de l’institution scientifique représentée par Milgram. Non seulement le cobaye volontaire qui pousse les manettes voit-il l’individu souffrir sur la chaise, mais il peut aussi lire sur la console, sous chacune des manettes, l’intensité croissante et clairement indi­quée des chocs qu’il administre:


CHOCS LÉGERS  — 15 à 20 Volts;

MODÉRÉS  —  75 à 120 Volts;

FORTS  —  135 à 180 Volts;

TRÈS FORTS  —  195 à 240 Volts;

INTENSES  —  255 à 300 Volts;

EXTRÊMEMENT INTENSES  —  315 à 360 Volts;

ATTENTION, DANGEREUX  —  375 à 420 Volts;

CHOCS MORTELS  —  435 à 450 Volts.


 

Le volontaire, le cobaye qui s’ignore, “sait” ce qu’il fait.

Et la question qui intéresse Milgram est celle-ci: “Jusqu’où va-t-il aller? Jusqu’où est-il prêt à obéir?”

Le scénario, encore une fois, est rodé depuis longtemps avec le comédien professionnel à qui l’intensité fictive de chaque choc est instantanément communi­quée grâce à un système camouflé, et à l’insu du cobaye:


GÉMISSEMENTS  —  à 75 Volts;

CRIS  —  à partir de 120 Volts;

HURLEMENTS ET SUPPLICATIONS  —  à partir de 150 Volts;

CRIS D’AGONIE  —  à partir de 270 Volts;

ABSENCE COMPLETE DE RÉPONSE PHYSIQUE  —  à partir de 350 Volts.


Quand le tortionnaire ne voit pas sa vic­time

Milgram avait conçu plusieurs va­riantes de l’expérience et une quarantaine de volontaires étaient soumis à chacune de ces variantes.

Dans l’une de ces variantes, le tortionnaire cobaye ne voit pas la victime qui se trouve dans une pièce contiguë. Le tortionnaire cobaye qui administre les chocs peut entendre les supplications et les cris de la victime à travers le mur.

Milgram intervient, comme il le fait dans d’autres variantes de l’expérience, en demandant au volontaire d’augmenter gra­duellement le voltage et en l’y incitant, quand il hésite, par des phrases stan­dards:

«Continuez, s’il vous plaît»;
«L’expérience exige que vous continuiez»;
«Que cela lui plaise ou non [à la victi­me], vous devez poursuivre».

Résultat: aucun des quarante cobayes tortionnaires ne s’arrêtera à 150 Volts (hurlements et supplications) et aucun à 270 Volts (cris d’agonie): tous persisteront et pousseront plus loin.

Cinq sur les quarante décideront de ne plus obéir à Milgram à partir de la cote “chocs inten­ses”, c’est-à-dire entre 270 Volts (cris d’agonie) et à partir de la cote 315 Volts (début d’absence de réponse pouvant signifier mort, coma ou inconscience).

Huit volontaires sur quarante refuseront d’obéir à Milgram après avoir commencé à adminis­trer divers voltages de la cote “chocs extrêmement intenses”, c’est-à-dire entre 315 et 360 Volts.

L’un des volontaires administrera bien pendant un moment les “chocs dangereux” (de 375 à 420 Volts) puis refusera de poursui­vre.

Mais tous les autres, soit vingt-six sur quarante, significativement plus que la moitié, obéiront jusqu’à l’administra­tion du choc mortel, de 435 à 450 Volts.

Vingt-six personnes sur quarante prêtes à tuer parce qu’un savant leur demande de le faire…

Juste pour vous donner un idée flottante de ce que cette proportion représente: sur une population, disons, de 8 000 000 (huit millions) de personnes, la proportion donne 5 200 000 (cinq millions deux cent mille) personnes. Il faudrait vraisemblablement soustraire certains groupes d’âge, disons les personnes âgées de 14 ans et moins, et celles qui ont 65 ans et plus (quoique…), pour obtenir un chiffre, sinon plus proche de la réalité, du moins plus conservateur; mais même encore là, la proportion indiquée par Milgram donne des nombres renversants…

Je reviens à l’évaluation de ces nombres plus loin.


Timorais torturé par les militaires indonésiens en 1996. Source en cliquant sur l’illustration.


Quand le tortionnaire voit sa vic­time

Dans une autre variante de l’expé­rience, la victime est placée dans le champ de vision du cobaye tortionnaire, et dans la même pièce. Le tortionnaire, en plus d’entendre la victime, la voit.

Dans cette variante, seize volontaires sur quarante iront jusqu’à administrer la dose mortelle, soit les 2/5 (deux cinquièmes) des volontaires, ce qui, sur une population de 8 000 000 (huit millions) de personnes, équivaut à 3 200 000 (trois millions deux cents mille) – juste pour donner, très rapidement, un ordre de grandeur.

Dans une variante de cette expé­rience où la victime est dans le champ de vision du tortionnaire, mais où elle n’est pas attachée à la chaise, on demande au tortionnaire de se lever pour obliger la victime à se rasseoir sur la chaise quand la victime refuse de se soumettre plus longtemps à l’expérience.

Ici, douze personnes sur quarante, soit plus du quart, ou 3/10 (trois dixièmes) obéiront à Milgram, force­ront la victime à se rasseoir sur la chai­se et iront jusqu’à administrer la dose mortelle, ce qui, sur une population de 8 000 000 (huit millions) de personnes, équivaut à 2 400 000 (deux millions quatre cents mille) personnes.


Milgram recommença ses expériences dans des contextes différents.

Par exemple, il inventa un nom de firme auquel le prestige de l’université Yale n’était pas associé et s’installa dans des locaux d’apparence modeste.

Les résultats de l’expérience furent pratiquement les mêmes dans chacune des variantes.


Stanley Milgram fit encore varier l’expérience.

Dans l’une de ces variantes, c’est la victime elle-même qui exige du cobaye tortionnaire de poursuivre l’application des décharges électriques.

Aucun cobaye tortionnaire n’obéit aux injonc­tions de la victime…

C’est à retenir :  Qu’elle se défende contre la douleur en suppliant qu’on arrête, ou qu’elle appelle au contraire sur elle la torture, la victime du tortionnaire n’est pas prise au sérieux, son statut d’impuissance est écrasant : la victime est évidemment dénuée de tout prestige, elle n’a aucune autorité morale ou symbo­lique. 

La victime est rien.


Milgram se fit remplacer par un assistant sous son autorité directe, donc par quel­qu’un ne jouissant pas du prestige d’un titre officiel.

Sur quarante volontaires, huit seulement obéirent jusqu’au bout à l’assistant. Soit 2/10 (deux dixièmes). Sur une population de 8 000 000 (huit millions), ça équivaut tout de même à 1 600 000 (un million six cents mille) personnes.

Même ici, le recrutement ne manquerait pas de candidats ( même si on divisait 1 600 000  par 10, on obtiendrait tout de même 160 000 recrues sûres pour une population de 8 000 000)…


Dans une autre variante, la victime (le comédien) refuse de poursuivre, se lève de la chaise à torture et s’en va.

Le professeur Milgram lui-même, soucieux de voir l’expérience se poursuivre, se résigne à se substituer à la victime et prend place sur la chaise.

C’est l’assistant de Milgram, hiérarchiquement inférieur, qui va donner au cobaye tortionnaire l’ordre d’administrer les chocs électriques au professeur Mil­gram.

Aucun volontaire tortionnaire n’ac­ceptera d’obéir aux injonctions de l’assistant.


Une autre variante: au lieu d’un seul professeur d’université dirigeant l’expérience, il y en a deux de rangs hiérarchiques équivalents.

À partir du moment où ces deux professeurs vont commencer à se contredire et à tergiverser en présence du cobaye tortionnaire sur la perti­nence de poursuivre l’expérience, ce dernier en sera paralysé et n’obéira pas.


Milgram avait mis en lumière et quantifié statistiquement un phénomène para­doxalement banal, courant, fascinant, inquiétant: celui de la soumission à l’autorité.

La militaire américaine Lynndie England tenant une laisse attachée autour du cou d’un prisonnier iraqien écroulé. Photo de l’Armée américaine prise en Iraq à la prison d’Abou Ghraib. Source en cliquant sur l’illustration.


II

Jean_Chretien_a_la_gorge_de_Bill_Clennett

L’ex-premier ministre du Canada, Jean Chrétien, sautant à la gorge d’un militant de la lutte contre la pauvreté au Canada, Bill Clennett, le 15 février 1996.  Bill Clennett n’intenta pas lui-même de poursuites pour assaut sur la personne, il s’y refusa, pour ses raisons, mais un citoyen du Nouveau-Brunswick, Kenneth Russell, décida de procéder en cour supérieure du Québec contre Jean Chrétien qu’il accusa d’assaut contre la personne de Bill Clennett.  Le ministre de la Justice et Procureur général du Québec à l’époque, Paul Bégin, mit fin d’autorité aux procédures.  Jean Chrétien ne fut pas ennuyé.  Paul Bégin était un ardent péquiste et souverainiste québécois.  Jean Chrétien a toujours été un ardent fédéraliste, un ardent anti-souverainiste – et un défenseur sans équivoque du pouvoir dérogatoire de l’article 33 dont il se dit toujours «fier» (je n’invente rien)…   Il était ministre de la Justice en 1982, lors de l’adoption de la Charte canadienne des droits.  Il avait déclaré, entre autres :  «La Charte, c’est de la manne pour les avocats!» Pauvre type.  Si ce n’était que ça …

Un pourcentage imposant d’indi­vidus est donc prêt à obéir aveuglément à des ordres émanant de n’importe quelle autorité légitime (ou perçue comme telle), ou prestigieuse, leur enjoignant de causer systématiquement des souffrances à une personne que ces individus ne connaissent pas, qu’ils n’ont aucune rai­son de haïr, qu’ils n’ont aucune raison de vouloir faire souffrir ou de faire mourir, quelqu’un à l’endroit de qui ils n’éprou­vent, au départ, aucun ressentiment.

On pense à un trait que l’anthropologue René Girard attribue aux persécuteurs: «Les persécuteurs croient toujours en l’excellence de leur cause» ou en l’excellence de l’autorité qui les domine ou les influence, quelle qu’elle soit, «mais en réalité ils haïs­sent sans cause»  –  [Le bouc émissaire, René Girard, Grasset, Paris 1982].

Vraisemblablement, la pratique commandée de la cruauté génèrera la haîne dans les tortionnaires, et tendra à la générer dans les torturés; la soumission à l’autorité avilira tout autant les tortionnaires que les torturés. La torture est, essentiellement, une entreprise infernale d’avilissement de tous, y compris ceux qu’elle “épargne”  –  et qui se ferment les yeux.  La torture est une entreprise infernale d’avilissement universel.

Il faudrait y revenir.


Parce que les cobayes volontaires de Stanley Milgram sont des citoyens de “sociétés libres et démocratiques”, les résultats des expériences que Stanley Milgram a menées au début des années 1960s nous incitent à tenter d’évaluer sommairement le nombre de tortionnaires en puissance dans nos sociétés – en fait, vraisemblablement, dans n’importe quelle société contemporaine.

Les chiffres que je vais avancer n’of­frent que des ordres de gran­deur hypothétiques. Je les ai produits pour ma propre gouverne. Mais rien ne dit qu’ils ne sont pas, largement, non seulement plausi­bles mais réalistes en tant qu’ordres de grandeur. Personnellement, je crois qu’ils le sont. En tout cas, ils se déduisent logiquement des résultats des expériences de Stanley Milgram.


Je vais prendre l’exemple du Canada, un “bon pays”, l’un des “bons gars” de la planète.

La population du Canada compte plus de 33 441 277 habitants (chiffres de 2008 – Statistique Canada). Soustrayons de ce nombre la population qui serait âgée, disons, de 14 ans et moins (5 597 700) et la population âgée de 65 ans et plus (4 563 000).

On obtient, pour le Canada: 23 280 477 individus.

Prenons maintenant la population du Québec, soit 7 750 500 habitants (chiffres de 2008 – Statistique Canada) et soustrayons encore ici ceux qui sont agés de moins de 14 ans (1 232 200) et ceux qui sont agés de 65 ans et plus.

On obtient, pour le Québec: 5 385 600 individus.

Considérons maintenant une approche très conservatrice en nous inspirant des expériences de Milgram: réduisons drastiquement les chiffres auxquels il parvient et admettons qu’une seule personne sur quarante est un tortionnaire en puissance (toujours en excluant le nombre représentant la population de moins de 14 ans et de plus de 65 ans).

À l’é­chelle de l’en­semble du Cana­da, une personne sur quarante, cela nous donne envi­ron 582 012 candidats tortionnaires immédiatement recrutables.

À l’é­chelle du Qué­bec, on obtient envi­ron 134 640 candidats.

Rappelons, encore une fois, que les chiffres de Milgram sont beaucoup, beaucoup, mais beaucoup plus impressionnants que ceux-là, ils sont très au-delà de 1 personne sur 40: ils peuvent atteindre 26 personnes sur 40, soit plus que la moitié, comme dans l’une des variantes de l’expé­rience où la victime est dans une pièce contiguë à celle du tortionnaire, c’est-à-dire quand la victime n’est pas directe­ment dans son champ de vision.

Voici ce qu’on obtient en se basant sur cette variante de l’expérience, toujours en ne comptant pas les personnes de 14 ans et moins et de 65 ans et plus.

À l’échelle de l’en­semble du Canada, cela nous donne environ 15 132 309 recrues dis­ponibles.

À l’échelle du Qué­bec, on obtient environ 3 500 640 recrues disponibles.

Soit environ la moitié des deux populations respectives.

La moitié.

Ces chiffres sont-ils trop élevés?

Admettons que les 9/10 (neuf dixièmes) de ces Canadiens ou de ces Québécois sont des “sympathisants” tièdes d’un régime dément, ou des “indifférents” ou du “bon monde”, du “bon monde” pas rassurant et pas fiable pour un cent, bien sûr, mais pas des tortion­naires potentiels au sens rigoureux du terme (pour ce que cela peut vouloir dire, quand on voit les chiffres…):

* Ça donne 2 328 048 Cana­diens dans l’en­semble du pays, ou

* 538 560 Québé­cois sus­cepti­bles d’o­béir, sans faire d’his­toires, à l’or­dre de tortu­rer.

Invraisemblable?

Soyons politiquement correct et admettons que seuls les hommes sont capa­bles de se livrer à la torture (on sait que c’est faux, mais mettons…).

Divisons 2 328 048 et 538 560 par 2, pour nous faire une idée.

On obtient alors:

* 1 164 024 Canadiens dans l’en­semble du pays, ou

* 269 280 Québé­cois sus­cepti­bles d’o­béir, sans faire d’his­toires, à l’or­dre de tortu­rer.

On n’y coupe pas, on a beau tenter de se dire qu’on se trompe, on a beau tenter de rétrécir les nombres, quoi qu’on fasse, les chiffres conservent leur poids, ils sont imposants, et ils donnent des frissons froids dans le dos.

D’autant plus que si vous additionnez les tortionnaires recrutables à la masse de ceux qui, potentiellement, pourraient dé­tourner les yeux, ou approuver les tortion­naires, ou les seconder, ou les imiter, ou jouer les têtes-heureuses dans l’anonymat ou dans les massemédias (tendance très lourde à notre époque), etc., vous vous retrouvez en présence d’une impressionnante majorité d’inguérissables gobeurs et de dangereux tordus.

Nos sociétés, on le sait, ne manquent pas “d’honnêtes gens”, de “bons citoyens”, de “bons Québécois”, de “Canadiens compatissants”, d’ “Européens raffinés”, d’ “Américains assoiffés de libertés”, prêts à collaborer comme informa­teurs, délateurs, rapporteurs, prêts à se mettre sans protester, et souvent avec plaisir et empressement, au service de toutes sortes d’entreprises de cruauté, de mensonge, de nuisance, de sabotage de carrières ou de vies professionnelles, de sabotage de relations de couples ou de relations familiales, au nom de la sécurité d’État ou sous la pression ou à la demande de certaines personnes en position d’autorité, ou de services secrets, ou spéciaux, ou de renseignements, officiels ou offi­cieux, ou de certains groupes militants dominants, comme les féministes,  par servilité, par malice, par sottise, ou pour du fric; en fait, si souvent, et pour du fric – ou des pots-de-vins, ou des avantages, etc.  Ou pour tout ça en même temps.  Ou même pour rien.


N’oublions pas, encore une fois, que les volontaires qui s’étaient présentés au laboratoire du professeur Milgram ne s’étaient pas pré­sentés pour une expérience portant sur l’obéissance à l’autorité ou sur la mesure de leur potentiel ou de leurs dons de tortionnaires.

On peut penser que ces gens-là n’étaient vraisemblablement pas des psychopathes, ou de dangereux criminels, des désaxés, des “fous”.

Ils s’étaient présentés pour se livrer à une expérience dont le thème était bien anodin: les méca­nismes de la mémoire.

Et rappelons-nous que rien ne les obligeait à se prêter à l’expérience – ils étaient payés à l’avance et pouvaient quitter à n’importe quel moment, sans perte d’argent, sans pénalité aucune.

En d’autres termes, ces gens étaient vraisemblablement, dans l’ensemble, de très honnêtes gens, du bon monde.

Imaginez un instant que ces gens-là soient contraints sous peine de perte de biens – ou pire…


Je ne sais pas si Milgram posait directement, après coup, aux volontaires qui se rendaient au bout de l’expérience, la question suivante: «Accep­teriez-vous de torturer des gens si l’État vous le demandait?»

Quand on connaît la nature humaine, on sait déjà que la majorité des volontaires à qui on aurait posé directement cette question auraient fait les grands yeux, surpris ou scandalisés, et auraient répondu «non», sans hésiter, même après ce qu’ils venaient de faire…

Le psychiatre Donald Ewen Cameron, vers 1967. Il travaillait pour la CIA dans le cadre du projet MKULTRA. Source, Wikipedia. Cliquer.

Tout comme la très grande majorité des citoyens des «sociétés libres et démocratiques» le feraient proba­blement si on leur posait la même ques­tion (en tout cas, en public) [écrit à la fin des années 1980s].

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle un sondage d’opinion ne pourrait évidemment pas révéler ce que les expériences de Milgram dévoilent et c’est l’une des raisons pour lesquelles ses expériences sont si précieuses – qu’elles aient été ou non, au su ou à l’insu de Milgram, financées par la CIA comme l’étaient celles d’Ewen Cameron, à Montréal, au Québec, entre 1957 et 1964 (Cia-Grc).

Daniel Bacray et Michel Ternisien écrivent dans La Torture, La nouvelle Inquisition:  «Au terme de cette série d’analyses met­tant en valeur le phénomène fondamental de la soumission à l’autorité, Stanley Mil­gram a été conduit à admettre que la réac­tion du sujet est dictée essentiellement par les ordres de celui qu’il admet comme autorité…»

On le savait, La Boétie le savait, mais avec Milgram, on le sait encore mieux – et il est toujours sain de se le rappeler.


Ce «rapport hiérarchique» est essentiellement psychologique. En d’autres termes, le «rapport hiérarchique» confine à «l’occulte», et si quelqu’un voulait un jour «détricotter» ce «rapport hiérarchique», c’est de ce côté-là qu’il devrait aller se promener. Bref, en un sens, du côté de la nuit des temps. Quelque part, à un moment donné, quelque chose s’est passé. Quand? Comment? Once upon a time…

Chose certaine, les candidats tor­tionnaires ne manquent pas, même à notre époque, ni non plus la masse de ceux qui sympathiseraient avec eux ou détourne­raient les yeux, peu importe que le pays s’appelle “États-Unis”, “France”, “Canada”, “Suisse”, ou que les provinces portent les jolis noms d’ “Alberta”, “Québec” ou “Ontario”.

Nombreux, massivement nombreux sont ceux qui sont prêts à reconnaître la légitimité de l’autorité, quelle qu’elle soit, ou la légitimité d’une loi, quelle qu’elle soit, parce que c’est l’autorité ou parce que c’est une loi et qui sont prêts à se livrer au pire si l’autorité l’exige, le demande, l’autorise, etc.

 


Proclamation royale de la Constitution canadienne de 1982.


 

Dans un tel contexte psycho-social et humain, l’inclusion en 1982, dans la constitution canadienne, de la clause du pouvoir dérogatoire, se profile comme un outil d’avilissement massif inquiétant.

En fait, l’acceptation passive de l’existence de ce pouvoir est en phase avec tout ce qu’on vient de lire. L’ignorance de son existence aussi est en phase avec tout ce qu’on vient de dire et de montrer dans cet article.

Une «mouvance» en haut lieu rêve de détruire les libertés individuelles et les droits fondamentaux au Québec, dans les provinces, au Canada, rêve d’enterrer graduel­lement notre «démocratie» déjà bancale et pauvresse, les libertés fondamentales et les protections juridiques fondamentales.

L’essentiel du présent article date de la fin des années 1980s. Je l’ai révisé et corrigé en partie.

Les choses, depuis, ont évolué dans un sens qui confirme, graduellement, ce qui pouvait être pressenti à l’époque : «Il est rare», comme l’écrivait David Hume, «qu’u­ne liberté, n’importe laquelle, se perde d’un seul coup» («It is seldom that liberty of any kind is lost all at once»).

Ce genre de choses s’opère lentement, petit sabotage après petit sabotage, jusqu’à ce que tout se soit écroulé. Et parfois, à la fin, d’un seul coup.

Radio-Canada, aujourd’hui (10 juin 2010 – exemple parmi tant d’autres glané au hasard d’une écoute), diffusait, sans critiquer, l’idée issue apparemment des milieux psychiatriques affirmant que ceux qui contestent les affirmations officielles des États sont mentalement malades. Ça ne vous rappelle pas l’Urss? Oui. Radio-Canada. Ou devrait-on dire: Radio-Pravda. Ou Radio-Cadenas, comme disait le poète Gérald Godin.

Une certaine mouvance laïque militante au Québec considère aussi ceux qui prient comme des déséquilibrés mentaux, et une mouvance athée affirme que ce sont exclusivement les religions (ou ce qu’ils appellent les «croyances» – comme si l’athéisme n’en était pas une) qui sont les grandes responsables de toutes les horreurs et de tous les massacres qui jalonnent l’histoire humaine; ces gens-là donnent froid dans le dos : quand on leur dit que Torquemada était théiste, ils sont contents-contents, mais quand on ajoute que Staline était athée, c’est comme s’ils tombaient en transe, ils n’entendent plus. Ils n’ont pas compris.  Un jour, peut-être.

Bref. Le risque existe bel et bien de voir graduellement se substituer une «légitimité inique» à une «légitimité juste».

Les sociétés qui se croient magique­ment à l’abri du pire, comme les nôtres, sont les plus vulné­rables.

Elles sont les plus vulnérables parce qu’elles sont parmi les plus infantiles, elles sont aussi parmi les plus prétentieuses, fort portées sur la bigoterie, très aptes à la sottise béatement souriante, promp­tes à répéter allègrement, sans s’en rendre compte, les pires erreurs historiques et humaines.

Gustave Le Bon disait (il n’est pas le seul) qu’on peut tirer, des masses, le pire comme le meilleur. Milgram a certainement démontré qu’on pouvait facilement en tirer le pire. La présence de la clause du pouvoir dérogatoire dans la constitution canadienne témoigne incontestablement du fait qu’une cabale puissante rêve du pire.

Le meilleur ne peut venir en ignorant ces choses.


Quelques notes :

—     Il y aurait beaucoup à dire sur les liens entre la torture (physique ou psychologique) et les traumas enfouis qui en découlent et forment des personnalités latentes; sur le labyrinthe et les “caches” artificiellement créées dans la mémoire ou dans les mémoires par la torture; sur la création de personnalités nouvelles, soient enfouies d’elles-mêmes par dynamisme d’auto-protection, ou sciemment enfouies, par traumatismes contrôlés, au fond de la conscience, et qui peuvent ressurgir soit d’elles-mêmes, soit sur commande, en s’emparant de la personnalité de surface, parfois pour le meilleur (surtout dans le cas du surgissement sui generis d’une personnalité-traumatisme), parfois pour le pire; le contrôle mental qui peut s’exercer sur les personnalités-tramatismes et qui peut être le fait d’opérateurs extérieurs conscients; etc.; mais le présent article ne porte pas sur ces aspects.

—     Les traumatismes associés aux phénomènes mnémoniques, qui constituent le déguisement, le decoy des expériences de Milgram, jouent un rôle central dans le véritable lavage de cerveau, la création de robots mentals contrôlables, de sous-personnalités utilisables par des contrôleurs. Mais chez Milgram, il s’agissait d’un decoy, justement, d’un leurre, ou leurrage, ce n’était pas l’objet réel de l’expérience qu’il conduisait.

—     Les traumatismes jouent un rôle déterminant dans la création de personnalités multiples et ces traumatismes peuvent être systématiquement infligés à cette fin.

—     On peut avancer comme hypothèse – quoique je n’aie présentement absolument rien pour l’étayer, et j’insiste sur ce point – que Milgram ait pu faire ses expériences (le sachant ou non) dans le cadre du projet MKULTRA de la CIA et qu’elles visaient, à l’insu de Milgram, à obtenir de précieux éléments d’échantillonnage humain, des statistiques sur les tendances et comportements cruels, des paramètres de profilages psychologiques utiles dans le recrutement de tortionnaires, de manipulateurs d’esprit (mind-controlers), ou d’ “obsesseurs”, ou pour évaluer les appuis populaires concret, actifs, potentiels à un régime de domination à caractère arbitraire ou totalitaire, etc. Rappelons que le prestigieux psychiatre de réputation internationale Ewen Cameron, du prestigieux Institut Allan Memorial de Montréal, au Québec (Canada), était financé par la CIA dans le cadre du projet MKULTRA.  Ewen Cameron se livra à ses expériences morbides en 1957 et 1964.

À tout événement, tout ça ne change en rien la valeur, pour nous, de ce que Milgram met en lumière dans ses expériences et que nous soulignons dans cet article.


 

Sur les expériences de Ewen Cameron entre 1957 et 1964. Extrait de l’émission The Fifth Estate (CBS), diffusée le 6 janvier 1998, qui révèle les liens entre la CIA et les travaux du Dr Ewen Cameron à Montréal et qui décrit les effets sur les cobayes humains sélectionnés par Cameron.  Traduction : Guilux & GoldenAwaken (youtube):


 


 

Il est aussi question, entre autres, dans l’excellent documentaire vidéo qui suit, des “travaux” du Dr Ewen Cameron, à Montréal, sur les cobayes humains sélectionnés par lui.  C’était à la même époque, années 1950s, en France.  Ce documentaire vidéo couvre beaucoup plus que le seul cas terrible de ce village de France, Pont Saint Esprit, et l’expérience ignoble dont il fit l’objet.

Un village de France empoisonné par la Cia?  Pont-Saint-Esprit 1951.  Un film documentaire d’Olivier Pighetti, Piments Pourpres Productions, 2015.  Diffusé sur France 3, le mercredi 8 juillet 2015 :

 



Le reportage qui précède était auparavant diffusé sur youtube, trouvé là entre juin et début août 2015, cet ancien lien reproduit ci-dessous :



 

—     Pour la description des expériences de Stanley Milgram, l’article s’inspire entre autres de La Torture, La nouvelle inquisition, de Daniel Bacry et Michel Ternisien, publié en France chez Fayard en 1980.  Stanley Milgram a publié en 1974 un ouvrage qui traite de ces questions, Obedience to Authority (pdf) (ce document pdf est apparemment une transcription anonyme de l’édition originale qui circule librement sur internet); Obedience to Authority a été traduit en français et publié chez Calmann-Lévy, Paris, en 1974, sous le titre Soumission à l’autorité.

—     Étienne de La Boétie était conscient de manière aiguë de l’essentiel de tout ce que Milgram met en lumière à propos de la soumission à l’autorité quand il (La Boétie) écrivit, à 18 ans, au seizième siècle, son Discours de la Servitude Volontaire ou le Contr’un (paru en 1549).

 


© Copyright 1989, 2010 Hamilton-Lucas Sinclair (Loup Kibiloki, Jacques Renaud, Le Scribe), cliquer


 

Les féministes prônent une extermination massive d’hommes. Quand la lesbienne féministe et député Manon Massé veut tuer le mot «patrimoine», ça fait beaucoup penser à la pointe l’iceberg.

Lune de Miel, Lune de Fiel, Lune de Sang. De la mise à mort de l’entretien amoureux à l’errance des petits — et au génocide des mâles. (Carnet de Notes).

Quand les mères de mort dominent invisiblement la psyché

Le féminisme n’a jamais tué personne.


«Un univers clandestin d’une ampleur insoupçonnée.»  Rapport Duchesneau, la Corruption au Québec.  Texte intégral.

La censure massemédiatique et Radio-Canada : vous ne saurez jamais..


 

Canada, Québec, Ontario …  un proto-totalitarisme souterrain persistant.

Canada : Pouvoir dérogatoire canadien et pouvoir dérogatoire hitlérien sont identiques.

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Nations-Unies. Texte complet et intégral.

Depuis 1982, le Parlement canadien – tout comme chacune des législatures du pays – ont le pouvoir constitutionnel de violer, sans aucun recours légal possible, au moins 18 des 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations-Unies, soit les articles suivants1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 17, 18, 19, 20, 26, 29.

Ce pouvoir dérogatoire canadien, c’est l’article 33 de la Charte des droits et libertés canadienne de 1982, qui fait partie de la Constitution canadienne :  Charte des droits et libertés du Canada (1982; lire l’article 33 en allant à la page 48)  ;  English : Canadian Constitution Act, 1867-1982 (1982; go to page 47, read article 33)

Documents de référence – La d’Habilitation nazie mars 1933, pouvoir dérogatoire québécois (1975), canadien de 1982. Essentiellement, les extraits pertinents de la Charte québécoise, de la Charte canadienne, et la Loi d’Habilitation allemande de mars 1933 au complet.


 

Québec: la clause dérogatoire et la loi 204.    –     Collusion : Karl Péladeau à Hydro-Québec et la Loi Labeaume-Maltais (loi 204)

Avons-nous jamais vécu en démocratie? Pétitionne, trace ton x, cause toujours.    –     Le Petit x du vote: Acte de liberté – ou Pacte de soumission?    –    Nos démocraties: Liberté ou Soumission volontaire?


Arrêtez de raser les parterres et de massacrer les plantes sauvages. Plus de 500 espèces de plantes en danger au Québec.

Terrorisme domestique et destruction de potagers par les municipalités : Aux profits de quel lobby ?   –    Invasions de domiciles : Tout se passe comme si on voulait abolir la légitime défense.


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11 Responses to Milgram, la torture, l’abîme de l’obéissance. Les candidats sont légion.

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  6. Anonymous says:

    Intéressant ^^

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  7. Anonymous says:

    Je pense que c’est dans l’évolution et les gènes. Une majorité doit obéir à l’autorité. Y a pas si longtemps c’est l’Église qui controlait.

    C’est comme ca que notre espèce fonctionne.

    Mon opinion.

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  8. Que c”est affreux, tout ca !
    Que devient de ce monde ?

    Bon dimanche, Loup

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